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Enquête pour "viol sur mineur" visant un gynécologue parisien renommé

Accusé de harcèlement après le suicide de sa compagne: un trentenaire relaxé en appel à Chambéry

Accusé de harcèlement après le suicide de sa compagne: un trentenaire relaxé en appel à Chambéry - AFP

Six réclamations ont été adressées à l'hôpital Tenon entre 2013 et mi-septembre 2021, portant sur "un manque d'information autour d'examens pratiqués durant des consultations de gynécologie, des examens douloureux ou un manque de considération".

Emile Daraï, chef du service gynécologie à l'hôpital Tenon à Paris, est visé par une enquête pour "viol sur mineur" suite à une plainte et divers signalements, a appris l'AFP jeudi auprès du parquet de Paris, confirmant une information de franceinfo.

Spécialiste de l'endométriose, Emile Daraï a fait l'objet d'une plainte déposée le 24 septembre et est désormais visé par une enquête ouverte mardi pour "viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans". Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs, a indiqué la même source.

Selon franceinfo, qui a publié une enquête sur M. Daraï après des témoignages sur le compte Twitter "Stop violences gynécologiques et obstrétricales", celui-ci est accusé par plusieurs ex-patientes de pratiquer des examens vaginaux et rectaux de manière brutale et sans demander le consentement. Il exerce toujours actuellement, a indiqué l'AP-HP à l'AFP.

Le conseil départemental de Paris de l'Ordre des médecins a évoqué auprès de franceinfo trois signalements reçus en 2014 concernant le Pr Daraï. "Aucun autre signalement avant et après", "aucune patiente n'a souhaité poursuivre les démarches" d'après l'Ordre. L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a indiqué de son côté à l'AFP prendre "très au sérieux" ces accusations.

Le gynécologue évoque des accusations diffamatoires

"Une enquête interne conjointe de l'AP-HP et de Sorbonne Université est en cours depuis le 20 septembre", indique-t-on de même source. Elle a vocation à déboucher sur "un rapport écrit" à l'issue d'auditions.

D'après l'AP-HP, "six réclamations ont été adressées à l'hôpital Tenon entre 2013 et mi-septembre 2021", portant sur "un manque d'information autour d'examens pratiqués durant des consultations de gynécologie, des examens douloureux ou un manque de considération. Certaines situations ont donné lieu à une médiation. "Cinq nouveaux témoignages ont été reçus depuis mi-septembre", a encore indiqué l'institution.

Ce professeur réputé, que l'AFP n'a pu joindre jeudi après-midi, a fait savoir à franceinfo via l'AP-HP qu'il "conteste les faits dont on l'accuse et récuse des propos qu'il juge diffamatoires" et ajouté qu'il "s'en remet(tait) à l'enquête interne".

Examens brutaux, paroles déplacées: les actes violents subis par les femmes durant le suivi gynécologique et obstétrical ne sont "pas des faits isolés" en France et appellent à une "prise de conscience" des pouvoirs publics, concluait en juin 2018 un rapport du Haut conseil à l'égalité sur ce sujet polémique.

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La rédaction avec AFP