EXCLU RMC - Israéliens refusés d'un parc: "Aucune once d'antisémitisme", défend un ami du gérant

Le gérant du parc de loisirs, à Porté-Puymorens dans les Pyrénées-Orientales, qui avait refusé l'entrée à 150 jeunes israéliens a été mis en examen ce samedi 23 août par le tribunal judiciaire de Perpignan pour "discrimination fondée sur l'origine, l'ethnie ou la nationalité". Il est reparti libre après 48h de garde à vue.
Plusieurs sources proches du dossier affirment que le gérant avait évoqué des convictions personnelles pour justifier sa décision. Il risque jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Accusé d'antisémistisme, l'homme nie les faits. RMC a pu échanger avec lui et avec ses amis.
"Aucune once d'antisémitisme"
Dans nos échanges par SMS, le gérant du parc dit être dans un état émotionnel difficile. Comme ses proches, il a vu les centaines d'insultes, les accusations d'antisémitisme sur ses réseaux sociaux. Son ami depuis 20 ans et ancien associé a pu discuter avec lui et sa famille après sa remise en liberté. Et il en est sûr: "Sur le personnage en lui-même, il n'y a aucune once ni de racisme ni même d'antisémitisme".
"Comment voulez-vous que sa femme ait vécu le fait qu'on puisse lire que son mari est un Waffen-SS qui est prêt à massacrer des Juifs? Dans quelle époque on vit?", dénonce son ami sur RMC.
Tous ses proches défendent aujourd'hui la version que le gérant a donnée au juge d'instruction. Il évoque des raisons de sécurité pour justifier son refus de laisser entrer le groupe de jeunes israéliens. Ce jour-là, le parc avait annoncé sa fermeture pour inspecter les installations après le passage d'un orage.
"Barrière de la langue"
Les consignes de sécurité auraient également été difficiles à transmettre selon son ami: "Il y a cette barrière de la langue. J'ai même vu ces groupes d'israéliens venir sur site il y a quelques années donc ce n'est pas quelque chose qui est nouveau".
"Mais je pense qu'effectivement on ne refuse pas des enfants pour des raisons politiques, on ne blâme pas des enfants pour des décisions des adultes", analyse-t-il.
Dans les messages qu'il envoie à RMC, le gérant du parc souligne que les charges liées à de l'antisémitisme n'ont pas été retenues dans sa mise en examen. L'enquête se poursuit donc aujourd'hui pour discrimination fondée sur l'origine, l'ethnie ou la nationalité.
"Le mal est fait"
Dans les prochains jours, de nouvelles constitutions de partie civile doivent être déposées, notamment par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA).
Pour Jacob Sberro, président de la communauté juive des Pyrénées-Orientales, "le mal est fait". Il explique: "Depuis le début de l’année, on vit un cauchemar. Il y a chaque jour de nouvelles mauvaises nouvelles : tags antisémites, insultes, pressions… Ce qui se passe à l’étranger est importé ici. Mais nous sommes Français avant tout, et il est insupportable de voir des enfants discriminés ainsi."
Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a, lui, jugé "grave", vendredi, la décision du gérant, ajoutant: "J’espère que la justice sera très ferme. On ne peut rien laisser passer", alors que "les actes antisémites sont en train d’exploser".