Ado tué à Châteauroux par un autre jeune de 15 ans: "La famille de Matisse a pris perpétuité"

Les faits divers tragiques impliquant des mineurs semblent se multiplier ces derniers mois et choquent l'opinion publique. Ce week-end, Matisse, 15 ans, a été tué à l'arme blanche à Châteauroux (Indre) par un autre garçon de 15 ans. Interpellé environ deux heures après la bagarre, le suspect a été placé en garde à vue. Ce jeune homme, "n'a jamais été condamné par la justice et son casier est vierge de toute condamnation", d'après le procureur de Châteauroux.
L’adolescent suspect avait en revanche été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire depuis quelques jours pour une autre affaire d’agression. Sa mère de 37 ans a aussi été interpellée pour soupçons de participation aux faits. Sans antécédent judiciaire, l'adolescent poignardé, apprenti cuisinier et fils de restaurateur, était accompagné d'un ami, apprenti comme lui, au moment des faits.
"Quatre coups de couteaux dans le thorax, c'est de l'acharnement"
Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police nationale, estime que la justice n'est plus adaptée pour ce genre d'affaires. "Bienvenue en France aujourd'hui. Dès que nous avons un mineur de moins de 15 ans, les magistrats n'ont les moyens légaux de mettre en détention", regrette-t-il.
"Par contre la famille de Matisse a pris perpétuité. Il a pris quatre coups de couteaux dans le thorax, c'est de l'acharnement, ce n'est pas un coup qui a ripé", juge-t-il sur RMC ce lundi.
Renforcer les centres de rééducation?
Un "aveu d'échec" du pays et un "aveu d'impuissance" pour les policiers, selon Rudy Manna. "On a affaire tous les jours à des gamins et les sanctions pénales n'aboutissent pas. Il y a un sentiment d'impunité de ces gamins", estime-t-il, se trouvant "impuissant" face à ce phénomène.
Jérôme, surveillant pénitentiaire dans un quartier réservé aux mineurs, constate et regrette de son côté que seuls les mineurs qui ont un casier judiciaire "long comme le bras" soient placés en détention. "J'avais un jeune de 16 ans qui avait 29 lignes sur son casier, il a fait quatre ou six mois, puis il a arraché un sac à main sur une octogénaire et l'a blessée, et il est revenu direct...", témoigne-t-il dans Les Grandes Gueules.
"Ces jeunes que l'on retrouve dans les établissements pénitentiaires n'ont aucun repère, aucun respect", explique-t-il.
Pour remédier au problème, certains avancent l'idée de renforcer les centres de rééducation. L'avocat Charles Consigny rappelle que ces centres fonctionnent, mais que jusqu'à la majorité, où ils sont plus livrés à eux-mêmes. "Ils replongent dans leurs mêmes démons qu'avant. Donc ça ne suffit plus face à la masse de jeunes hors de contrôle".