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Automobiliste tué par un bloc de béton: "Je me méfie quand je vois quelqu'un sur pont"

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Après la mort du passager d'un véhicule ayant reçu un bloc de béton en Bretagne, plusieurs automobilistes, dont des chauffeurs-routiers, ont relaté des expériences similaires ce mercredi au micro des "Grandes Gueules" sur RMC. Avec une question qui se pose, celle de davantage sécuriser les ponts afin d'éviter des drames similaires.

Le passager d'une voiture qui circulait lundi soir sur une nationale des Côtes-d'Armor a été tué par un bloc de béton lancé depuis un pont, a annoncé ce mardi le parquet, qui a ouvert une enquête pour homicide volontaire.

Depuis, plusieurs automobilistes racontent avoir eux aussi été victimes de jets de projectiles en pleine route. A chaque fois, les individus surplombaient la voie, postés sur depuis un pont. Des auditeurs des Grandes Gueules ont témoigné.

"Il y a six ans, j'ai pris un caillou dans le pare-brise, à Valence", relate ce mercredi Philippe sur RMC et RMC Story. Le chauffeur-routier, habitant du Vaucluse, se souvient "avoir vu deux gars sur le pont". D'après ses souvenirs, il s'agissait de "deux jeunes". "Je me méfie maintenant quand je vois quelqu'un sur pont", affirme-t-il.

"Moitié d'un parpaing"

Un évènement du même type est également arrivé à François. Egalement chauffeur-routier, cet auditeur des Grandes Gueules roulait il y a un an et demi en pleine nuit, à 80 km/h, lorsqu'il s'est pris "un morceau de parpaing sur le pare-brise, de 20 centimètres de large". "Par chance, il a tapé côté passager", se souvient-il. Selon lui, les individus responsables semblaient "être mineurs".

D'après François, plusieurs entreprises de la région interdisent à leurs chauffeurs d'emprunter ce tronçon lorsqu'il fait nuit.

Un automobiliste tué par un jet de bloc de béton - 30/10
Un automobiliste tué par un jet de bloc de béton - 30/10
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Julien, patrouilleur sur autoroute, se souvient aussi d'une mésaventure vécue par un de ses collègues: "Il roulait de nuit à 90 km/h. Plusieurs jeunes ont jeté des grosses pierres d'un pont. Il a tout pris sur le pare-brise et le toit. Heureusement, mon collègue n'a pas eu de débris dans le yeux, il n'y a pas eu d'accident et il a réussi à s'arrêter", explique-t-il.

Cet auditeur tient également à rappeler qu'au-delà de mettre en danger la vie des automobilistes visés, ces actes "mettent en danger la vie de tout le monde", du fait que de nombreux débris trainent ensuite sur la voie.

La sécurité des ponts en question?

Alors, faut-il mieux sécuriser les ponts? Dans Les Grandes Gueules, l'enseignante Barbara Lefebvre milite pour les équiper de caméras, en profitant pour tacler la "bêtise humaine, encouragée par les réseaux sociaux et les challenges à la noix".

Pour des faits semblables, deux hommes avaient été condamnés en 2017 à 13 ans de prison pour avoir tué une automobiliste allemande trois ans plus tôt à Havrincourt (Pas-de-Calais), en jetant des sacs de gravats sur l'autoroute, "par jeu", rappelle ainsi l'AFP.

Les suspects toujours en fuite

Une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire et tentative d'homicide volontaire" et confiée à la brigade de recherches de Dinan.

"A ce stade, aucune interpellation n'a été réalisée", précise le procureur. Les investigations se poursuivent pour identifier les auteurs, qui avaient pris la fuite à l'arrivée des gendarmes. Un appel à témoins a été diffusé mardi pour tenter de retrouver les fugitifs.

LM