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"C’est la dernière fois que tu me vois": les derniers instants à l'école d'Amandine, morte affamée

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Au procès de la mère d'Amandine, morte affamée à 13 ans, une surveillant de l'internat où la jeune fille était scolarisée, raconte son dernier échange. Avant son retour dans le huis clos familial et sa mort.

Au quatrième jour du procès de la mort d'Amandine, morte affamée par sa mère à 13 ans, un témoignage surprise est venu pétrifier la salle. C'est une surveillante de l'internat du collège Sigean, dans l’Aude, où Amandine était pensionnaire, qui a raconté son dernier échange avec la jeune fille avant son retour dans le huis clos familial.

Pour Amandine, le pensionnat c’était fuir la violence et les humiliations. Alors lorsque le 16 mars 2020, le Président décrète le confinement elle se confie à Lola, la surveillante de l’internat : "Elle s’est effondrée en larmes et en fait elle ne parlait pas, elle était en sanglots. Elle ne pouvait plus respirer alors je me suis accroupi a coté d’elle, je lui ai demandé ce qu’il se passait ? Et en fait, elle m’a dit 'c’est la dernière fois que tu me vois Lola, je vais mourir'".

"Ne m'abandonne pas, je ne vais pas m'en sortir"

Amandine enchaîne, terrorisée : "'Combien de temps je vais rester avec maman?'. Je lui ai répondu que je ne savais pas et elle m’a dit 'je vais mourir'. Elle me dit 'ne m’abandonne pas, je ne vais pas m’en sortir', c’était épouvantable".

Lola avait aussi remarqué des bleus sur le corps d'Amandine et prévenu l’infirmière : "Elle a vu des traces, et un signalement a été fait. Mais où, quand, quoi, comment? je n’en sais rien".

C’est pour cela que la surveillante a voulu témoigner à la barre : "Ça va m’aider pour ma conscience. Je ne suis pas arrivé à aider à Amandine, je vais aider le papa ! Il me reste 5 mois dans l’Education nationale, donc je n’ai rien à perdre", ajoute Lola.

"Je suis une mère monstrueuse"

La mère d'Amandine Sandrine Pissarra et son beau-père Jean-Michel Cros ont été auditionnés une dernière fois: "Je suis une mère monstrueuse", a reconnu la maman de la victime. Elle risque la prison à perpétuité Jean-Michel Cros risque jusqu'à 30 ans de réclusion pour avoir "privé de soins ou d'aliments" sa belle-fille et n'avoir rien fait pour la sauver.

Le réquisitoire du parquet, les plaidoiries de la défense et le verdict sont attendus ce vendredi.

Jean-Wilfried Forquès (avec G.D.)