"C’est un imbécile qui a tué ma fille": sur RMC, la détresse de la mère de Lilibelle, 14 ans, mortellement poignardée lors d'une rixe en Essonne
Sa fille a été poignardée dans l'abdomen alors qu'elle tentait de s'interposer dans une bagarre entre deux groupes de collégiens le 22 février dernier.
Invitée de RMC, lundi, Betty Galazzo, la mère de Lilibelle, 14 ans, s'est confiée à Apolline de Malherbe.
"Ma fille ne faisait partie d'aucune bande. C'est un imbécile qui a tué ma fille. Elle a juste voulu protéger ses camarades et lui éviter de prendre 20 ans de prison. Et elle a perdu la vie" a-t-elle confié, refusant de parler de "rixe" mais plutôt de "bagarre".
Trois semaines après les faits, l’enquête continue. D’après les premières auditions de témoins, il semblerait bien que Lilibelle ait pris un coup en s’interposant dans la bagarre.
Betty raconte les moments après le drame, toujours incompréhensible:
"La gendarmerie ne m'a pas appelé pour me dire que ma fille était dans l'ambulance, dans le véhicule du Samu. Je l'ai appris comme ça, par des gens. Vous savez pourquoi? Pour essayer d'éviter au maximum ma peine. Je trouve ça odieux. Je n'ai même pas pu donner la main à ma fille..."
Qui est le suspect?
Il y a toujours sept mis en cause dans cette affaire. A commencer par un adolescent de 15 ans: il a reconnu être l’auteur du coup de couteau mortel. Il est mis en examen notamment pour meurtre sur mineur, et il est en détention provisoire.
Les six autres personnes sont mineures, âgées de 16 à 17 ans: toutes sont soupçonnées d’être présentes lors de la mort de Lilibelle. Ils sont tous sous contrôle judiciaire avec interdiction de revenir en Ile-de-France pour la plupart et de rentrer en contact avec les co-auteurs de l’agressions, les victimes et leur famille.
D’après une source proche du dossier, les enquêteurs cherchent toujours à identifier d’autres personnes présentes à cette rixe. Et côté victime, d’autres parents devraient se manifester prochainement: les parents d’enfants présents lors de l’attaque qui ont pris des coups ou ont été choqués par le meurtre.
Quelles solutions pour les bandes?
Le phénomène semble préoccuper les autorités: il est en augmentation, d’après le ministère de l’Intérieur. En 2020, on a recensé 357 fait liés à des bandes, contre 288 en 2019. En 2020 trois personnes sont décédées dans ces affrontements alors qu’aucune personne n'a perdu la vie dans une rixe en 2019.
Pourtant, lutter contre les bandes reste compliqué: la seule manière d'éviter les règlements de comptes reste d’empêcher les affrontements avant qu’ils n’aient lieu. Et aujourd’hui une bagarre s’organise en une ou deux heures sur les réseaux sociaux: parfois, ce sont des quartiers réputés violents qui s’affrontent mais parfois ce sont des jeunes inconnus des services de police qui se battent pour des raisons futiles… Tout ça fait qu’il est très dur pour les forces de l’ordre de savoir quand et où une rixe va se produire.
Mais c’est quand même l’ambition du gouvernement dans “le plan de lutte contre les bandes” qui sera présenté d’ici le 1er mai prochain. On y retrouve différentes propositions, telles que la mise en place de boucles de messagerie entre la police, les lycées, les collèges, les bailleurs sociaux, les associations, etc … qui permettent de faire remonter des problèmes en temps réel et d’anticiper les affrontements.
Parmi les autres idées: plus de fouilles pour identifier les personnes qui se promènent avec des armes comme des marteaux ou des tournevis. Ou encore l’organisation d’activités pour les enfants avant 12 ans entre "quartiers rivaux", pour casser en quelque sorte leur rivalité.