"C'est une secte": une bonne soeur plaque un militant écologiste sur le chantier d'une église

Un affrontement violent entre des protagonistes qui étonnent. Religieuses et militants écologistes en sont venus aux mains ce lundi 16 octobre, à Saint-Pierre-de-Colombier, en Ardèche, sur le chantier d'un centre religieux. Sur les images de France 3, on peut voir une bonne sœur plaquer au sol un militant écologiste s'opposant à la construction de l'édifice.
Ce conflit dure depuis des années. D’un côté, des écologistes du collectif Les Amis de la Bourges, de l’autre, des religieuses de la communauté de La famille missionnaire de Notre-Dame. Les premiers estiment que la construction de cette église, qui doit pouvoir accueillir 3.500 fidèles, présente un danger pour l’environnement, comme l’assure l’Office français de la biodiversité (OFB).
"D'autant plus que notre territoire ne manque pas d'églises à restaurer et de chapelles à reconstruire", note ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules", l'enseignante Barbara Lefebvre.
"Une communauté qui vit repliée sur elle-même"
Mais c'est là tout le problème: la famille missionnaire de Notre-Dame est une communauté désapprouvée par le pape et considérée comme sectaire par la Milivudes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Ce qui fait qu'elle n'a pas vraiment le droit de cité dans les églises du diocèse et qu'elle tente de construire son édifice, pour lequel elle a même obtenu un permis de construire.
"Je passe souvent là-bas, c'est bien une secte, c'est une communauté qui vit repliée sur elle-même", avance sur RMC et RMC Story Jessy, qui habite dans la région. "Les gens ne veulent pas non plus qu'ils s'implantent parce que ça va bétonner", ajoute-t-il.
En contact avec certaines familles de la communauté, Renaud s'étonne lui et défend la congrégation: "Ils sont recensés auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports pour pouvoir organiser des colonies de vacances", assure le boulanger.
Si les images peuvent prêter à sourire, Flora Ghebali s'étonne du deux poids, deux mesures: "Quand c’est une bonne sœur qui fait quelque chose de violent, ça nous fait rire. Mais quand c’est un écologiste qui fait une action de résistance non violente, on dit que c’est un écoterroriste", déplore-t-elle, en référence à des propos de Gérald Darmanin.