"Des dégâts importants": dans les incinérateurs, les bombonnes de gaz hilarant menacent la sécurité

Les cartouches de gaz hilarant provoquent de plus en plus d'explosions dans les incinérateurs de déchets. En plus d'être néfastes pour la santé et de provoquer des troubles à l'ordre public, elles dégradent le parc d'incinérateurs et menacent ses employés.
C'est l'alerte lancée jeudi par les professionnels du secteur sur ces bombonnes de protoxyde d'azote, un gaz utilisé dans les siphons à crème chantilly notamment, mais souvent détourné pour son usage récréatif.
Des bonbonnes qui terminent de plus en plus souvent dans les fours à incinération et provoquent des dégâts sur les machines et les salariés.
250 arrêts en un semestre
Le parc d'une centaine d'incinérateurs en France a connu au premier semestre 2025 quelque 250 arrêts liés aux explosions de bouteilles de protoxyde d'azote, soit autant que pendant toute l'année 2024.
Car il reste toujours un peu de gaz dans ces bombonnes, gaz qui montent en pression à l'intérieur des four et finissent par exploser, alerte Grégory Richet, le président du syndicat SVDU qui s'occupe des exploitants: "Ça peut aller jusqu'à un arrêt par semaine de l'installation pour effectuer les réparations", assure-t-il à RMC.
Des contenants de la taille d'extincteurs
Des salariés blessés, par les projections des pertes sèches pour les professionnels qu'il estime à plus de 30 millions d'euros cette année, et de l'énergie en moins alors que ces incinérateurs qui traitent les déchets produisent de l'électricité.
Pour Grégory Richet, deux raisons expliquent cette hausse: "On a plus de consommateurs et donc plus de fréquence de consommation. Ensuite, les contenants qui étaient de la taille d'un aérosol atteignent maintenant la taille d'un extincteur. Résultat, les dégâts sur les sites sont plus importants et nécessitent des arrêts plus longs".
Le syndicat appelle à réguler la distribution, à imposer des soupapes pour libérer la pression des bouteilles et éviter qu'elles n'explosent... difficile, concède-t-il, car le protoxyde d'azote s'achète essentiellement, par internet.