Deux policiers filmés en train de frapper un homme: "Ils ont pété un plomb, c’est inexcusable"

Des images ultra-violentes. Un homme de 42 ans a été violemment frappé par deux policiers du commissariat des 5e et 6e arrondissement de Paris alors qu'il s'y trouvait en garde à vue le 25 juillet dernier, après avoir été interpellé pour outrage.
Sur des images de vidéosurveillance révélées par Libération ce jeudi, on voit la victime, un Péruvien de 42 ans, être frappé à plusieurs reprises à coups de poing et de claques dans l'enceinte du commissariat.
Coups de matraque et de clé
Face à lui, deux policiers, dont l'un hors-caméra, lui assène un violent coup de matraque télescopique qui lui casse le bras alors qu'il se protège la tête. Une fracture qui semble amuser les policiers selon d'autres images de vidéosurveillance. Devant les caméras, l'un d'eux le frappe à l'arcade sourcilière avec une clé. Le gardé à vue saigne abondamment, ce qui n'empêchera pas un autre fonctionnaire de lui asséner plus tard plusieurs gifles sous l'œil de caméras de surveillance.
Finalement conduite à l'hôpital, la victime s'est vu attribuer 30 jours d'incapacité totale de travail (ITT), avant de porter plainte le lendemain, entraînant une saisine de l'IGPN par le parquet de Paris.
Dans la foulée, les deux agents suspectés des violences ont été placés en garde à vue le 7 août dernier puis placés sous contrôle judiciaire. Selon BFMTV, ils doivent être jugés le 29 octobre prochain.
"Mêmes les syndicats ne les défendent pas"
"Heureusement que ça a été filmé, ils ont pété un plomb, c’est inexcusable, ce n'est pas normal", assène ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules l'ancien policier du Raid Bruno Pomart. "C'est tellement flagrant que même les syndicats ne les défendent pas", poursuit-il.
"Ils ont été suspendus et mis en examen. Les sanctions administratives et judiciaires sont courantes dans la police, plus de 1.000 fonctionnaires sont sanctionnés et révoqués chaque année", s'empresse-t-il d'ajouter.
Pour l'éducateur Etienne Liébig, peut-être que la hiérarchie du commissariat est responsable. "Il ne faut pas s’acharner sur ces deux bonhommes qui ont déconné parce que je pense que la hiérarchie est aussi à mettre en cause dans l’affaire. Quelle ambiance y a-t-il dans ce commissariat pour qu’ils se laissent aller comme ça?", s'interroge-t-il sur RMC et RMC Story.
"Je pense qu'il y a des climats au sein des commissariats. J'ai connu des commissariats où il y avait des traditions de violence contre les détenus et qui ont changé avec l'arrivée de nouvelle hiérarchie. Dans certains commissariats, tout est très apaisé", note l'éducateur.
"On a l’habitude de ces images. Il y a eu l’affaire Théo, l’affaire Michel Zeclerc puis d’autres et là j’ai vu cette vidéo sans être surprise", déplore de son côté Joëlle Dago-Serry. "Maintenant qu’il y a des caméras un peu partout, ces images ressortent plus souvent dans l’actualité".