RMC

Emmanuel Macron giflé: "Ne faisons pas dire à cet acte imbécile et violent plus qu’il ne faudrait lui en faire dire", réagit le président

-

- - RMC

Le président de la République est revenu sur la gifle qu'il a reçu lors d'un déplacement. Il a renouvelé son appel à relativiser cet acte.

Le président de la République Emmanuel Macron a rendu visite aux joueurs de l'Équipe de France à la veille du début de l’Euro 2020 de football. Il a ensuite répondu à une interview exclusive pour RMC et BFMTV dans laquelle il est revenu sur la gifle qu’il a reçu lors de son déplacement à Tain-l'Hermitage mardi.

>> A LIRE AUSSI - Euro: Les messages fort d'Emmanuel Macron aux Bleus

Il a de nouveau répété qu’il fallait relativiser cet acte sans le banaliser. 

“Quand je dis relativiser, ce n’est pas grave de prendre une claque en allant vers une foule, ça peut arriver à tout moment. Je pense que ça ne dit pas quelque chose de plus profond qu’un acte isolé d‘abord. Il y a eu des moments de très fortes tensions en France, de violences, que j’ai eu à vivre comme président au moment de la crise des ‘gilets jaunes’. Mais la société n’est pas dans cet état-là aujourd’hui”, a-t-il affirmé.

Il a également à faire la différence entre la claque qu’il a subie et la “vraie violence”. “La vraie violence, c’est celle que subissent les femmes qui meurent sous les coups de leurs maris encore trop. Des féminicides contre lesquels nous nous battons avec force. C’est la violence que subissent ceux qui rentrent chez eux et sont agressés. C’est ça, la vraie violence”, a-t-il appuyé.

Selon le président de la République, cet acte n’est donc pas quelque chose à classer dans l’air du temps ou représentatif de la société actuelle. “Ne faisons pas dire à cet acte imbécile et violent plus qu’il ne faudrait lui en faire dire. La société est dans l’optimisme, le retour à la vie et le retour au travail”, a-t-il ajouté.

Pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il pas porté plainte?

Cependant, Emmanuel Macron ne souhaite pas que cette gifle soit banalisée pour ne pas qu’on s’habitue à ce genre d’acte en France.

“Quiconque porte une autorité publique, a droit au respect. Et il ne se passe pas une semaine sans que des maires soient agressés et beaucoup plus gravement que je ne l’ai été. Il ne faut pas qu’on s’habitue à cela. On est dans une société démocratique où vous pouvez me poser des questions, je vais vous donner mes réponses. Vous pouvez me critiquer, on peut manifester, on peut dire ses opinions. On a une opinion démocratique libre avec le droit de vote. Tout cela, c’est un trésor, c’est le fruit de nos conquêtes et il y a beaucoup d’autres pays où ce n’est pas le cas. Mais la contrepartie de cela, c’est le respect et la fin de la violence”, a insisté le président de la République.

Il précise également que s’il n’a pas porté plainte, c’est parce que la justice s’est rapidement emparée de l’affaire et qu’il voulait que la justice suive son cours. L'auteur de la gifle était jugé en comparution immédiate ce jeudi. Damien Tarel a été condamné à 18 mois de prison dont 14 avec sursis.

Guillaume Descours