Enorme bug au procès de Redoine Faïd: une enquête pénale va être ouverte, l'audience suspendue

Le procès de l'évasion du braqueur Rédoine Faïd devant les assises de Paris a été suspendu ce vendredi matin et reprendra lundi, après une demande de l'avocate de l'accusé comparaissant caché et dont le visage a été montré par erreur au public la veille. Une enquête pénale va être ouverte après cet incident, comme l'explique le parquet de paris à l'AFP.
"Le parquet de Paris, avisé oralement des faits, ouvrira une enquête dès réception des éléments constatés", a-t-il confirmé. Le procès a été suspendu vendredi matin et reprendra lundi, après une demande de l'avocate de l'accusé, qui s'est dite "pas en état" de le défendre après des faits "inadmissibles".
Cet accusé, comparaissant libre, a changé de vie et d'identité il y a quelques années, après avoir "balancé" dans un dossier de double assassinat une figure du grand banditisme corse, Jacques Mariani, qui se trouve lui dans le box.
Depuis le début du procès, Marc (prénom modifié) comparaissait derrière un paravent de bois installé dans la salle d'audience. Mais lors de son interrogatoire de la veille, à cause d'un problème technique, l'image de cet homme à la barre a été diffusée pendant plusieurs minutes en gros plan, suscitant des réactions enthousiastes de proches de Jacques Mariani sur les bancs du public.
L'accusé "pas en état de prendre la parole"
Après une suspension d'audience, la présidente avait annoncé qu'une photo avait été prise depuis le public, et diffusée sur les réseaux sociaux. Tous les portables des personnes dans le public avaient été vérifiés, en vain.
A la reprise de l'audience vendredi matin, Me Clarisse Serre, l'avocate de Marc, a demandé un report de l'audience. Elle a dit avoir pris connaissance dans la presse "des réactions édifiantes" dans la salle d'audience à l'apparition de l'image de son client sur les écrans.
Marc "n'est pas en état de prendre la parole", a dit son avocate. Sa femme, qui a également changé d'identité comme leurs trois jeunes enfants, "est particulièrement inquiète".
"Je ne suis pas en état" de le défendre, "ce qui s'est passé est inadmissible", a ajouté Me Serre.
Malgré les oppositions de tous les autres avocats de la défense, la présidente Frédérique Aline a donné raison au conseil de Marc. "J'entends une avocate de la défense qui me dit qu'elle n'est pas en état d'assister son client", et il est "inenvisageable" d'interrompre l'interrogatoire de Marc pour interroger un autre accusé, a-t-elle dit, annonçant que l'audience reprendrait donc lundi à 9h30.