"On le voit": énorme bug au procès de Rédoine Faïd, le visage d'un accusé anonyme affiché à l'écran

Une bourde invraisemblable. Depuis le début du procès de l'évasion par hélicoptère du braqueur Rédoine Faïd début septembre, un accusé ayant changé d'identité comparaît caché derrière un paravent. Mais au début de son interrogatoire ce jeudi, il est apparu par erreur sur les écrans destinés au public dans la salle d'audience.
L'accusé a changé d'identité et de vie, comme sa femme et leurs trois enfants, après avoir "balancé" en 2017 Jacques Mariani, figure du grand banditisme corse, notamment dans une affaire de double assassinat. Aux policiers, il a aussi affirmé que Rédoine Faïd avait demandé à Jacques Mariani de l'aider à s'évader d'une autre prison, un an avant l'évasion de Réau, en échange d'assassinats ciblés d'un clan rival corse.
Cet accusé, Marc (prénom modifié), a reconnu avoir joué le rôle d'intermédiaire entre la famille Faïd et Jacques Mariani pour ce projet d'évasion avorté. C'est pour cela que Marc, et Jacques Mariani, comparaissent à ce procès. Rédoine Faïd et Jacques Mariani contestent fermement les déclarations de Marc.
Depuis le début de l'audience, de multiples précautions sont prises pour que personne, dans le public, ne puisse même apercevoir cet homme. Lors des suspensions d'audience, la salle est systématiquement vidée pour qu'il puisse sortir en toute discrétion.
Les proches de Jacques Mariani sur les bancs du public se réjouissent à la révélation du visage
Une partie des bancs des accusés comparaissant libres est constamment cachée derrière un paravent pour masquer son visage au public, souvent en nombre dans la grande salle d'audience. Quand il s'était avancé devant la cour pour son interrogatoire de personnalité au début du procès, le paravent avait été déplacé devant la barre pour le protéger.
C'est ce qui a été fait ce jeudi également, mais au moment où il a pris la parole, il est soudain apparu de plain-pied sur les écrans rediffusant l'audience au public. "On le voit!", entendait-on crier dans la salle, alors que les proches de Jacques Mariani sur les bancs du public manifestaient leur enthousiasme.
La cour ne s'est pas rendu tout de suite compte du problème et l'accusé de 48 ans est resté à l'écran pendant plusieurs minutes, avant que des gendarmes et même son avocate ne tentent maladroitement de le cacher avec un pan du paravent ou même leurs corps. Une autre avocate a tenté d'intervenir avec un bout de tissu.
Après une suspension d'audience, et une fois le public de retour dans la salle, la présidente Frédérique Aline a annoncé qu'une photo "avait été prise" et "diffusée sur les réseaux sociaux".
Elle a demandé aux gendarmes de "ne laisser sortir personne" et de vérifier tous les téléphones portables du public, sans que rien ne soit découvert. Les avocats généraux ont annoncé l'ouverture d'une enquête administrative pour "comprendre" l'origine du bug technique. En attendant, la sécurité de cet homme est désormais compromise.