"Il va réparer quoi?": colère de Fatima Aït Bounoua contre la peine de Le Scouarnec, libérable dans 6 ans

Après 3 mois de procès, Joël Le Scouarnec a été condamné à 20 ans de réclusion, la peine maximale, pour viols et agressions sexuelles sur 298 personnes dont une large majorité de patients mineurs au moment des faits. La cour a assorti sa condamnation d'une période de sûreté des deux-tiers, durant laquelle l'ancien chirurgien de 74 ans ne peut demander un aménagement de peine.
Si la condamnation à la peine maximale faisait peu de doutes, les nombreuses victimes espéraient obtenir la rétention de sureté. Une mesure rare qui permet de placer les criminels dans un centre à la fin de leur peine s'ils sont toujours jugés dangereux. Mais sans cette rétention de sûreté, Joël Le Scouarnec qui a déjà fait 8 ans de prison, est en théorie libérale dans 6 ans seulement.
L'ex-chirurgien ne fera pas appel
Une décision qui indigne la professeur de français des Grandes Gueules Fatima Aït Bounoua: "Il a pris a peu près un mois par agression. Et en plus il peut encore avoir des remises de peine", déplore-t-elle.
"Je suis choquée, je ne comprends pas et sur la pédocriminalité, si cette affaire-là ne nous réveille pas et qu'on reste sous anesthésie, rien ne pourra nous réveiller", alerte Fatima Aït Bounoua.
Joël Le Scouarnec ne fera pas appel "pour ne pas imposer un nouveau procès aux parties civiles", a annoncé l'un de ses avocats.
"Une victime peut elle-même briser d'autres vies"
"Son avocat me fait rire en disant qu'il veut 'réparer'. Il veut réparer quoi? Il ne réparera jamais les enfants qu'il a violés. Ils ont été tués symboliquement. Joël Le Scouarnec a été bien préparé, a bien manipulé et nous devons être du côté des victimes pour être une nation forte", poursuit Fatima Aït Bounoua sur RMC et RMC Story.
"Une victime brisée, elle peut elle-même briser d'autres vies et en plus on l'a tué. L'affaire Le Scouarnec, c'est comme 300 meurtres", conclut l'enseignante très remontée.
La cour criminelle du Morbihan impose également à Joël Le Scouarnec un suivi socio-judiciaire de 15 ans comprenant notamment une injonction de soins.