"J'ai terriblement peur": les riverains profondément troublés après l'affaire du tueur des bords de Seine

L'homme suspecté d'avoir tué les quatre personnes retrouvées dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) le 13 août dernier a été mis en examen, ce dimanche. L'enquête aurait permis de mettre en évidence un lien entre lui et "chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition".
Sur place, le flou demeure. À quelques mètres du squat du suspect, où rien ne semble avoir bougé, fébrile, Karim se balade à velo avec ses filles: "Quatre personnes qu'on retrouve dans l'eau, ce n'est pas tous les jours. On ne va pas s'empecher de vivre, mais on se pose des questions."
"Je ne vais plus laisser mes enfants seuls sans moi"
Le long du quai, des promeneurs téméraires continuent de venir s'y promener. Mais la prudence est de mise. "On aurait pu tomber sur lui parce que je me dis que ça n'arrive pas qu'aux autres. J'ai terriblement peur", avoue Nora qui a l'habitude d'y venir avec ses enfants.
"Je suis rentrée dans une petite psychose. Je ne vais plus laisser mes enfants seuls sans moi, même dans un parc", ajoute Nora.
Cette psychose persiste malgré la mise en examen d'un suspect. "S'il y en a un, il y en a d'autres. Si c'est arrivé une fois, ça peut arriver encore", craint la jeune maman. Des peurs que partagent Abdoulaye: "On ne sait pas exactement s'il était seul, s'il a l'habitude de le faire dans d'autres lieux. Dès que j'ai appris l'information, la peur s'est installée."
Pour que cette crainte disparaisse, Abdoulaye dit avoir besoin de réponses et de certitudes. D'autres demandent plus de présence policiaire pour se sentir davantage en sécurité.
La piste du crime homophobe étudiée
Lors de son interrogatoire, le principal suspect a gardé le silence. Il s'agirait d'un homme d'une vingtaine d'années, sans domicile fixe. Les forces de l'ordre ont retrouvé, sur lui, par hasard lors d'un contrôle de routine, des documents appartenant aux quatre victimes.
Parmi elles, il y aurait un Français, un Tunisien et deux Algériens, âgés de 21 à 48 ans. L'enquête étudie, notamment, la piste du crime homophobe. L'une des victimes était homoxesuelle et les faits se sont déroulés dans un zone de rencontre entre hommes gays.