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"Je ne contracte pas": qui sont les "citoyens souverains" qui ne reconnaissent pas l'autorité de l'État?

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Ils ne "contractent pas" avec "l'entreprise République française". Grâce à une vidéo devenue virale ces derniers jours où l'on voit un couple refuse de se soumettre à un contrôle de gendarmerie, les revendications et les origines de la mouvance des citoyens souverains se sont invitées dans le débat, rappelant la prégnance des thèses complotistes notamment relayées via les réseaux sociaux. Mais que prônent-ils exactement ?

La vidéo est devenue virale. Celle d'un couple qui se filme en train de refuser de coopérer lors d’un contrôle de police déclarant à l'adresse des gendarmes: “On ne contracte pas”. Si la vidéo peut prêter à sourire, les revendications du couple puisent leurs origines dans une mouvance conspirationniste venue des Etats-Unis.

"République française, société depuis 1947"

Selon la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, les gendarmes ont voulu contrôler cette voiture le 1er avril, à Esquelbecq, mais le conducteur, âgé de 52 ans, "a refusé ce contrôle". "Il a prétexté que la France était une entreprise dont les lois n'auraient qu'une valeur de règlements intérieurs dont il ne relèverait pas", explique Charlotte Huet.

Dans la vidéo du contrôle, l'homme et sa compagne expliquent qu'ils n'appartiennent plus "à l'entreprise République française, qui est une société depuis 1947" et que "le code de la route n'est qu'un code, pas une loi". "On ne contracte pas" avec l'Etat, ajoute l'homme. "Je n’appartiens plus à l’entreprise République française présidence".

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Racontez-nous par Nicolas Poincaré : "Je ne contracte pas", la vidéo virale de complotistes - 11/04
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La non-reconnaissance de l' État

Alors que signifie cette phrase exactement ? Elle est rattachée au mouvement des citoyens souverains. Ils prétendent que l'État Français n’existe pas. N’ayant pas signé de contrat avec cette entreprise qu’ils appellent “République française-présidence”.

Ils ne se sentent concernés par aucune loi, ils peuvent brûler leur passeport et leur permis de conduire, ils ne veulent pas payer d'impôt et refusent, à l'instar de ce qui est vu dans la vidéo, de se soumettre aux différents contrôles comme celui de l'alcootest. Ils considèrent que la constitution est caduque depuis 2016, ce qui invalide l'élection d’Emmanuel Macron. Les plus convaincus retirent généralement leurs enfants de l’école… 

Un mouvement américain anti-fédéral et aux accointances survivalistes

Apparue dans les années 1970 aux Etats-Unis, "la mouvance des citoyens souverains trouve ses racines dans un discours anti-Etat fédéral et a des accointances avec le mouvement survivaliste", explique à l'AFP le spécialiste de l'extrémisme en ligne Tristan Mendès France. Selon l'organisation non gouvernementale américaine The Southern Poverty Law Center, citée par Le Monde, la mouvance des citoyens souverains peut verser dans "des activités illégales et violentes".

Des thèses complotistes en recrudescence depuis le Covid

On ne sait pas combien de français adhèrent à ces théories, des groupes Facebook rassemblent plus de 10.000 personnes. Aux Etats-Unis, ils sont environ 300.000. Il y a une quinzaine d'années, des adeptes de ce mouvement avaient abattu deux policiers lors d’un contrôle routier dans l'Arkansas. Le mouvement a pris de l’ampleur, aux Etats-Unis comme en France au moment de la crise sanitaire du Covid-19 et de la création du pass sanitaire.

L'homme sera jugé le 1er octobre à Dunkerque pour refus de se soumettre aux vérifications du véhicule et du conducteur, au contrôle d'alcoolémie et de l'usage de stupéfiants, défaut d'assurance et violences volontaires sur un militaire de la gendarmerie sans incapacité. Pour ces délits, il encourt jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Nicolas Poincaré