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"L’atmosphère se tend": avec l'or qui bat des records, les bijoutiers s'alarment pour leur sécurité

L'inquiétude monte dans les bijouteries à cause des risques de braquages

L'inquiétude monte dans les bijouteries à cause des risques de braquages - RMC

Les bijouteries sont inquiètes. Le cours de l'or atteint des records ces dernières semaines. Et un or haut signifie un risque plus important de braquage. Alors pour se protéger de ce risque, certains renoncent à mettre de l'or dans leurs vitrines.

Pour la première fois de l'histoire, mardi, les cours de l'or ont franchi la barre des 4000 dollars l'once. Ce qui évidemment aiguise les appétits des voleurs et des braqueurs, qui s'en prennent aux bijouteries. Car c’est une menace bien réelle qui traumatise quand elle devient réalité. C'est arrivé à Sarah. Sa bijouterie parisienne s'est faite cambriolée, en son absence, au petit matin cet été. En commençant sa journée, elle a retrouvé la porte fracturée.

“Les tiroirs étaient ouverts. La personne les a carrément explosés. Ce qu’ils ont pris, c’est tout ce qui est gros. Tous les gros bijoux, des bagues, des bracelets, des colliers… Je pense qu’il y en a eu pour 20.000 euros de préjudice. Pour moi, c’est un peu ma deuxième maison. J’ai l’impression qu’on m’a cambriolé moi en fin de compte”, appuie-t-il.
Le choix de la rédac : Les bijoutiers dans la peur des braquages - 08/10
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Alors les professionnels du secteur tentent de se protéger au maximum pour éviter ces intrusions. Déjà en évitant de mettre de l'or en vitrine, l'or ça attire l'œil. Donc ils les remplacent par des bijoux factices. Toutes les pièces de valeurs sont rangées dans des coffres-forts, tous les soirs.

Mais beaucoup de bijoutiers, faute de moyens suffisants, ne s'appuient que sur leurs caméras de surveillance, et misent sur leur flair pour repérer les clients suspects, comme ce joaillier, qui sent la tension monter. “L’atmosphère se tend en ce moment. Ces braquages ou les tentatives deviennent de plus en plus violents. Ils ne viennent pas avec des pistolets à eau. Et donc quand vous voyez des armes, je pense que vous ne pouvez pas riposter. Et donc quand on voit des personnes, c’est signalé par des caméras extérieures, qui sont cachées, qu’on ne voit pas. Mais c’est comme ça qu’on peut se passer les informations d’une boutique à d’autres”, assure-t-il.

80% des braquages en bijouteries élucidés

Et justement ses informations, elles sont également utiles aux policiers et aux enquêteurs lorsqu'un cambriolage ou un braquage de bijouterie est commis. Ils restent cependant très discrets sur les moyens qu'ils utilisent pour remonter la piste des braqueurs, mais les résultats parlent pour eux. Plus de 80% des braquages en bijouterie sont élucidés. Le commissaire Philippe Franchet, chef de la brigade de répression du banditisme de Versailles, a exceptionnellement accepté de dévoiler sa méthodologie pour faire tomber les malfaiteurs.

“Globalement, on a affaire à des équipes de plusieurs malfaiteurs. Et ce qu’il faut comprendre, c’est que pour nous quand on a une multiplicité d’auteurs, c’est potentiellement une multiplicité d’erreurs avec la multiplication des techniques d’enquête, on va pouvoir rapidement identifier le point faible de l’équipe qui va ensuite par rebond nous permettre d’identifier tout le reste de la bande”, assure-t-il.

Cette traque, elle est d'autant plus importante dans ce contexte, parce que c'est maintenant, entre novembre et février que les bijoutiers vont être les plus sollicités et donc les plus exposés, avec Noël et la Saint-Valentin qui représente les deux gros temps forts de l'année.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours