"Les victimes n’existent pas": la mère d'Elias tacle l'inaction des juges avant le meurtre de son fils

Cinq mois après la mort de son fils Elias, tué à coups de machette en janvier alors qu'il sortait de son entraînement de foot dans le 14e arrondissement de Paris, sa mère dénonce l'inaction des juges des enfants. Elle estime qu'ils n'ont pas assez agit contre les deux suspects, multirécidivistes violents qui avaient interdiction de se rencontrer.
Stéphanie, assure ne pas être "en colère" mais estime que le juge des affaires familiales aurait du prononcer une peine plus forte qu'une mesure de non-regroupement contre les deux suspects qui habitaient dans la même résidence: "Nous voulons des réponses et des explications", appelle-t-elle ce mardi sur RMC-BFMTV.
"Quand on voit tous les délits, les vols avec violences réitérés depuis 2021, et qu'en 2023 et 2024, la décision des juges des affaires familiales est une mesure de non regroupement alors que si l'adresse n'est pas la même, ils habitent dans la même résidence, ce n'est pas par manque de moyen, mais de lucidité", déplore la mère d'Elias.
"Nous n'avons pas de réponses"
"On ne peut pas se moquer de nous et dire qu'on n'a pas les moyens. Tout le monde a les moyens de prendre une carte et de vérifier que la mesure qu'on a déjà prise une fois n'a pas marché. Quand on la reprend la deuxième fois, on ne peut pas dire à deux barbares de ne pas rentrer en contact alors qu'ils habitent dans la même résidence", poursuit Stéphanie.
La mère d'Elias demande désormais à entendre l'argumentaire des juges, pourquoi après ces rencontres avec la police, la justice et une première demande de ne pas se rencontrer, la justice a repris la même décision.
Une décision alors que les deux adolescents aujourd'hui en détention provisoire, ne répondaient pas aux convocations des éducateurs et de la protection judiciaire de la jeunesse, la PJJ, selon le journal L'Humanité. Et en dépit de ces refus, ils n'avaient pas pour autant été intégrés à des programmes plus contraignants comme le placement en centre éducatif fermé, CEF, dédié aux mineurs.
"Nous n'avons pas de réponses, pas d'explications", déplore la mère d'Elias. "C'est comme si un pédiatre voyait un enfant en consultation, posait un diagnostic et envoyait 9 mois après l'ordonnance de traitement. Ce n'est pas un manque de moyens, c'est signer un document".
"Soit on nous cache quelque chose..."
Et avec cette absence de réponse, "soit on nous cache quelque chose comme une erreur judiciaire, ou alors la justice est injuste avec les victimes et les victimes n'existent pas aux yeux de la justice".
"On se doit d'écouter les victimes et malgré l'indépendance de la magistrature, les juges doivent rencontrer les familles et d'expliquer leur argumentaire, surtout quand leur enfant est mort poignardé à coups de machette par deux individus multirécidivistes, archi-connus, qui agissent depuis 2021 en toute impunité", ajoute la mère d'Elias.
"Les mesures éducatives qu'on respecte, ne marchent pas et à un moment, il faut une autorité", conclut-elle.
Interpellé dans la foulée, mis en examen et placé en détention provisoire, les deux suspects risquent 15 ans de réclusion criminelle, 30 ans si l'excuse de minorité n'est pas retenue.