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Mort d'Elias: clash entre une élue LR et Hidalgo accusée d'avoir armé "le bras qui a porté le coup"

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La maire de Paris Anne Hidalgo a été accusée par une élue LR d'avoir par son déni "armé le bras qui a porté le coup fatal" au jeune Elias, 14 ans, tué d'un coup de machette par deux adolescents de 16 et 17 ans il y a quelques semaines.

Pour la droite à Paris, c'est le PS qui est responsable de la mort d'Elias, 14 ans, tué d'un coup de machette par deux adolescents de 16 et 17 ans qui voulaient lui voler son portable le 24 janvier dernier dans le 14e arrondissement. Son agression mortelle a électrisé les tensions entre la maire Anne Hidalgo et l'opposition.

Nelly Garnier, élue LR proche de Rachida Dati s'en est prise à l'édile PS: "La gauche parisienne est dans le déni et le bras qui a porté un coup fatal au jeune Elias a aussi été armé par votre déni, votre idéologie de l'excuse et de l'aveuglement", a-t-elle lancé ce jeudi lors des questions d'actualité du Conseil de Paris et en présence du préfet de police Laurent Nuñez.

Une partie de la droite se désolidarise de l'élue LR

Fait rare, la maire de Paris a décidé d'interrompre la séance immédiatement et définitivement: "C'est une insulte, je suspend la séance et vous aurez à vous excuser", a lancé Anne Hidalgo à l'attention de l'élue d'opposition. "Face à son refus obstiné, j'ai pris la décision responsable d'attaquer Mme Garnier en diffamation", a annoncé la maire de Paris dans un communiqué, dénonçant au passage une "surenchère populiste et nauséabonde".

Le premier groupe d’opposition au Conseil de Paris, Union Capitale, codirigé par Agnès Evren (LR), Geoffroy Boulard (LR) et Pierre-Yves Bournazel (Horizons), ainsi que le groupe Demain Paris porté par le sénateur LR Francis Szpiner, se sont par contre désolidarisés des propos de Nelly Garnier.

Les parents d'Élias veulent durcir la justice des mineurs - 14/02
Les parents d'Élias veulent durcir la justice des mineurs - 14/02
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"Du buzz sur un fait divers horrible"

"C'est lamentable de faire du buzz, de se redorer la pilule sur un fait divers horrible, c'est lamentable", juge sur le plateau des Grandes Gueules Eleonore Lemaire. Elle qui vit justement dans le 14e arrondissement de Paris assure qu'il y a de la présence policière et militaire.

"Les problèmes sont assez graves pour qu'un moment, on travaille ensemble et trouve des solutions plutôt que se jeter l'anathème comme ça", abonde le docteur Jérôme Marty.

Pour Emmanuel De Villiers, "il faut du débat dans une instance municipale", assure-t-il se disant plus choqué par l'interruption du Conseil de Paris par Anne Hidalgo: "C'est toujours la gauche qui prône la tolérance le partage et dans la vraie vie est autoritariste", estime-t-il.

"La France n'a pas su protéger Elias"

Dans un communiqué, les parents d'Elias qui aurait eu 15 ans ce 14 février, ont estimé que "face à un tel déchaînement de violence, la justice devra se montrer ferme". Invité de RMC et BFMTV ce vendredi, le ministre de la Justice Gérald Darmanin qui a rencontré les parents de la victime, a estimé que la "France n'a pas su protéger Elias".

"Je pense que la modification de notre droit sur la façon de gérer les mineurs délinquants pourrait permettre d'éviter ce genre de drame, a ajouté le garde des Sceaux. Les deux mineurs responsables de la mort d'Elias étaient connus des services de police pour vol avec violence. Ils avaient interdiction de se voir avant d'être jugés ultérieurement.

Guillaume Dussourt (avec AFP)