Mort de Lisa: "La maman n’a pas versé une larme", le témoignage de la voisine sur le soir du drame

Lisa, une fillette de 3 ans, a perdu la vie après avoir été battue à mort dans la nuit de samedi à dimanche, au domicile familial de Conches-en-Ouche (Eure). Dans le volet judiciaire de cette affaire, la mère et son compagnon ont été mis en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans et violences, et placés en détention provisoire.
Interrogée par RMC, une des voisines du couple revient sur le soir du drame. “Vers 23h environ, j’étais couchée quand j’ai vu les gyrophares bleus. J’en ai déduit que c'étaient les pompiers”, raconte celle qui souhaite rester anonyme. Spontanément, cette dernière se lève et demande ce qu’il se passe.
“Les parents étaient dehors, je me suis doutée qu’il était arrivé quelque chose à un des deux enfants. Ils m’ont dit que la petite était en train de faire une crise cardiaque et qu’ils essayaient de la réanimer”.
Après avoir apporté de l’aide aux secours, elle voit le “camion criminel” arriver. “Là, j'ai compris que c’était très, très grave”. Elle constate par ailleurs que la maman n’a “pas versé une larme”.
“Je pensais que c'étaient des gens normaux. Ils ont bien caché leur jeu”, poursuit-elle, visiblement écœurée.
Le grand frère de Lisa "très perturbé" par le drame
Le grand frère de la victime, âgé de 6 ans, était également présent au domicile familial le soir du drame. “Il était très, très perturbé ce petit”, précise la voisine, qui l’a pris sous son aile pendant quelques heures.
“Je lui ai donné du coca et des bonbons. Ensuite, je l’ai emmené chez moi pour le réconforter. Il est resté jusqu'à 4h du matin, puis la gendarmerie et les services sociaux sont venus le chercher”.
Si cette voisine était loin de s’imaginer cette maltraitance infantile, elle avait toutefois déjà été témoin d’une scène de violence conjugale.
“Il y a quelques mois, j’ai entendu les enfants hurler, et des bruits qui tapaient. J’ai vu le beau-père des enfants en train de défoncer la voiture. Puis il a poussé violemment sa femme”.
Après avoir appelé la gendarmerie deux fois, elle finit par passer à autre chose. Pourtant, "à la présente date, il est établi que ni la justice, ni la gendarmerie, ni l’Aide sociale à l’enfance n’avaient reçu de signalement au sujet de la situation de cette enfant" a assuré le procureur mardi 26 septembre 2023.