RMC

Mort d'Élisa Pilarski: "Je pense que Curtis aurait bien besoin d’un avocat", assure un vétérinaire

Pour Thierry Bedossa, le chien Curtis est enfermé depuis trop longtemps en fourrière, un lieu qui n'est pas adapté pour une période aussi prolongée.

Le rapport d’autopsie du médecin légiste est clair. Elisa Pilarski est morte suite à "une hémorragie consécutive à plusieurs morsures", d’un ou plusieurs chiens. La jeune femme était partie se promener en forêt avec son chien Curtis le 16 novembre dernier. Elle avait été retrouvée morte et couverte de morsures. 

Le procureur de la République de Soissons a cependant indiqué que pour l’instant, le déroulement précis des faits n’était pas connu. Il a également rappelé qu’il était actuellement impossible de dénombrer le nombre d’animaux qui ont mordu la jeune femme enceinte de 29 ans. 

Le chien qui accompagné Elisa, Curtis, est lui toujours placé en fourrière alors que plusieurs incidents ont eu lieu pendant l’analyse comportementale. Mais pour le vétérinaire Thierry Bedossa, la culpabilité du chien n’est pas établie. 

"Curtis est enfermé dans des conditions inacceptables depuis des mois. N’importe qui deviendrait fou dans ces conditions d’enfermement aussi prolongé dans la fourrière, parce que c’est prévu pour des enfermements courts. Au Moyen-âge, les animaux avaient des avocats, je pense que Curtis aurait bien besoin d’un avocat", affirme-t-il. 

Un entraînement à risque représente "un risque"

Il attend les analyses ADN qui devraient arriver avant l’été après avoir été plusieurs fois repoussées notamment à cause du prix, car selon lui, c’est l’ADN qui permettra d’établir quels chiens sont en cause.

"Au plus on a d’informations factuelles et c’est quand même possible aujourd’hui avec la médecine légale, sur le matériel génétique de Curtis et d’autres chiens dans les plaies de morsures d’Elisa, au plus on va avancer", assure-t-il.

Enfin, alors que plusieurs informations ont circulé, expliquant que Curtis avait été entraîné en France et à l’étranger à la morsure, le vétérinaire affirme qu’un entraînement comme celui-ci, pour un tel chien, représente un risque. "Quand on apprend à un chien à mordre, on lui apprend à prendre, à garder la morsure et éventuellement à secouer, et à délabrer les tissus. Et c’est ça qui fabrique sa dangerosité", indique-t-il.

Guillaume Descours