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Mort de Shemseddine à Viry-Châtillon: obsèques de l'adolescent mardi, marche blanche vendredi

Des fleurs déposées devant le collège des Sablons à Viry-Châtillon, après la mort d'un adolescent, le 7 avril 2024 en Essonne.

Des fleurs déposées devant le collège des Sablons à Viry-Châtillon, après la mort d'un adolescent, le 7 avril 2024 en Essonne. - EMMANUEL DUNAND / AFP

Quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour assassinat dans la nuit de dimanche à lundi après la mort de Shemseddine, 15 ans, tabassé jeudi devant son collège de Viry-Châtillon, en Essonne, pour un différend impliquant la soeur de deux d'entre eux. Les obsèques de la victime auront lieu mardi, avant la marche blanche vendredi.

Les obsèques de Shemseddine, adolescent de 15 ans mort vendredi 5 avril après avoir été passé à tabac la veille à Viry-Châtillon (Essonne), sont prévues ce mardi 9 avril et une marche blanche aura lieu ce vendredi 12 avril, a annoncé le maire de la ville, Jean-Marie Vilain.

Les obsèques se tiendront "dans une commune juste à côté de Viry-Châtillon" et l'organisation de la marche blanche est en cours, en lien avec la famille, a précisé l'édile, qui a recontré la famille de la victime ce lundi.

"Les gens sont atterrés par ce qu'il se passe (...), c'est la stupeur de voir comment on peut arriver à ce degré de violence, en plus pour un motif futile", a ajouté le maire centriste.

D’après nos informations, la marche blanche de vendredi partira à 14h30 de la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) jusqu’à la petite place devant le collège.

Le maire envisage de mettre en place une estrade pour des prises de parole, notamment des proches et lui-même. Par ailleurs, la famille ne veut pas de journaliste demain aux obsèques, dans le cimetière et à la mosquée.

Quatre personnes mises en examen pour assassinat

Quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour assassinat dans la nuit de dimanche à lundi après la mort de Shemseddine, 15 ans, tabassé jeudi devant son collège de Viry-Châtillon pour un différend impliquant la soeur de deux d'entre eux, a annoncé le parquet d'Evry.

Deux des mis en cause - un majeur de 20 ans et un mineur - ont été écroués tandis que deux autres mineurs sont incarcérés provisoirement avant un débat contradictoire mercredi, a expliqué le procureur d'Evry Grégoire Dulin dans un communiqué.

Selon les premiers éléments de l'enquête et les déclarations des mis en cause, cités par le procureur, les deux frères ont appris, plusieurs jours auparavant, que "leur soeur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité".

"Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle. Ils avaient ensuite appris que la victime se vantait de pouvoir librement parler avec leur soeur, n'ayant pas encore eu à subir de pression de leur part", a ajouté Grégoire Dulin.

"Un adolescent a le droit de parler avec qui il veut, des sujets qu'il veut, tant que ça respecte les uns et les autres", a réagi jean-Marie Vilain, ajoutant qu'"un frère ou une soeur aînée" n'a pas à dicter à ses petits frères et soeurs "la conduite à tenir avec [leurs] copains et [leurs] copines".

“Cette qualification d’assassinat est artificielle et sensationnelle"

Pour Me Arnaud Simonard, l’un des avocats d’un des deux mis en examen, la qualification d’assassinat retenue à ce stade, qui suppose une intention homicide et la préméditation, est en décalage complet avec la réalité du dossier.

“Il s’agit d’une tragique affaire de coups mortels, c'est-à-dire de violences qui ont entraîné la mort, mais sans intention de la donner”, explique-t-il à RMC.

“Cette qualification d’assassinat est artificielle et sensationnelle, elle n’a aucun sens. Ces jeunes sont totalement dépassés par les conséquences de leurs actes”, conclut Me Arnaud Simonard, qui ne fera pas d’interview avant mercredi.

Dimanche en fin d'après-midi, un autre adolescent de 15 ans a été violemment agressé par plusieurs personnes "en pleine rue" à Viry-Châtillon, a indiqué le parquet, sollicité par l'AFP. Son pronostic vital n'est pas engagé.

Une enquête a été ouverte pour violences aggravées avec préméditation, avec arme et en réunion, a ajouté le ministère public, précisant que "cette affaire n'a pas de lien" avec la mort de Shemseddine.

La rédaction avec AFP