Nantes veut des rues "moins sexistes" et fait débat: "L'insécurité, ce n'est pas une question d'éclairage"

Les rues des villes de France sont-elles sexistes? À Nantes (Loire-Atlantique), la maire PS Johanna Rolland veut en tout cas rendre les siennes "moins sexistes".
L'objectif, transformer l'espace public pour "garantir le droit à la ville pour toutes et tous, en pensant et en aménageant des espaces publics plus sécurisants et égalitaires", assure la mairie dans un communiqué. Pour y parvenir, la municipalité compte s'appuyer sur les réflexions en cours d'un groupe de travail constitué de 25 "femmes et personnes LGBTQIA+".
Les rues sexistes, "ce sont des espaces publics occupés par les hommes et seulement traversés par les femmes", explique ce jeudi aux Grandes Gueules Mahaut Bertu, adjointe à la mairie de Nantes "en charge de l'Egalité et de la Ville non-sexiste".
"On veut repenser la taille des trottoirs, de l'éclairage et du mobilier urbain". Exemple, déplacer des bancs en les mettant contre le mur pour ne pas avoir à se préoccuper de ce qu'on a dans son dos, explique l'élue.
"Scandaleux"
"Je trouve ça scandaleux", peste de son côté Candice, cadre dans la banque qui vit à Nantes. "Le problème d'insécurité à Nantes, il n'est pas que pour les femmes. Cela fait une dizaine d'années qu'il y a des agressions verbales, physiques. Il y a eu énormément de viols", assure-t-elle sur RMC et RMC Story. Dans ces conditions, l'initiative de la mairie "est un coup d'épée dans l'eau".
"L'insécurité est extrêmement présente, ce n'est pas une question d'éclairage. La ville a été laissée à l'abandon depuis l'arrivée de Johanna Rolland. Je ne m'y sens pas en sécurité, il n'y a pas de police", poursuit Candice.
Selon elle "personne ne veut travailler dans la restauration dans le centre-ville de Nantes".
Des efforts sur la sécurité déjà faits?
"L'idée c'est de profiter de ces espaces et c'est un sujet d'éclairage pour voir ce qu'il se passe autour de nous. On a aussi doublé les effectifs de police municipale. Il y avait O caméras en 2014, il y en a 350 aujourd'hui. C'est une vision globale et pas que de sécurité, c'est une question de différents leviers qui nous permettent de nous sentir mieux dans l'espace public".
Les réflexions portent sur trois premiers lieux de Nantes: la place du Bouffay, le cœur de Breil et le pôle d’échanges de Pirmil. Les délibérations doivent être rendues au mois de mars.