“On ne saura jamais ce qu’il s’est passé”: derrière la tristesse, les questions des proches de Lina

“C’est vraiment un drame, on avait toujours l’espoir qu’elle soit vivante”, souffle Morgane dans le combiné. Cette dernière a brièvement travaillé avec Lina, à la petite supérette de Saint-Blaise-La-Roche. Originaire de la région, elle connait l’adolescente depuis l’enfance. Alors, depuis sa disparition, pas un jour ne passe sans que cette mère de famille ne pense à Lina.
Mercredi 16 octobre, lorsqu’elle apprend que son corps a été retrouvé, elle est en vacances. Ça ne l’empêche pas de ressentir une vague de tristesse, pour sa région, et surtout pour la mère de Lina, qu’elle connait bien.
“Je suis triste, mais je suis tout de même soulagée que Lina puisse au moins être enterrée quelque part, que sa mère n’attende pas des années, sans rien savoir, sans savoir où elle est. Finalement, elle pourra au moins commencer son deuil”.
Des questions sans réponse
Et derrière cette tristesse, il y a aussi de la colère et surtout des questions pour l'instant sans réponse. Comme bien d’autres, Morgane espère que les nouvelles expertises diligentées sur le corps de l’adolescente permettront de faire la lumière sur les dernières heures de sa vie et notamment de déterminer la cause de sa mort. Même si les motivations du principal suspect dans cette affaire, un homme de 43 ans originaire de Besançon, resteront mystérieuses.
Samuel Gonin ne répondra pas aux questions des enquêteurs: cet homme dépressif, en errance depuis plusieurs mois, s’est suicidé en juillet dernier. Dans une lettre d’adieu, sans mentionner Lina, il écrivait: “J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne suis pas capable de me contrôler”.
“Qu’est-ce qu’il venait faire dans ce coin perdu de la vallée de la Bruche? Pourquoi? Pourquoi? Ce sont des questions qui resteront sans réponse”, se désole Morgane.
“Dans sa lettre de suicide, il n’a pas eu un seul mot pour elle… c’est un traître. Finalement, ils sont morts tous les deux… on ne saura jamais pourquoi, ce qu’il faisait là, ce qu’il s’est passé”, poursuit-elle.
Sans suspect, pas de procès possible pour les proches de la victime, souligne la jeune femme. “La maman de Lina… elle n’aura même pas de justice pour sa fille. Rien”, crache-t-elle, dégoutée. “Mais nous, on s'en souviendra", conclut Morgane.