"Pas la première fois": après l'incendie mortel à Grasse, la vétusté de l'immeuble mise en cause

Une nuit de terreur. C’est ce qu’a vécu Jocelyne, habitante de Grasse, qui doit sa vie à son fils qui l’a réveillée pour donner l’alerte. La famille est sortie indemne de l'incendie d'un bâtiment résidentiel, dimanche matin, qui a notamment fait trois morts et sept blessés, dont trois en urgence absolue.
Jocelyne, mère de cinq enfants rencontrée sur place, laisse éclater sa colère quant à la vétusté du bâtiment. Car "depuis 2016", année à laquelle elle est arrivée dans son appartement, "il y a plein d'humidité, des fuites d'eau partout".
"J'ai envoyé un courrier, j'ai tout fait. Je cours derrière le maire, derrière le propriétaire… Ils savent!", revendique Jocelyne, rescapée de l'incendie de Grasse.
Les critiques émises sur l'état des locaux sont confirmées par Elisabeth, une voisine et ancienne locataire de l’immeuble ayant déménagé en avril dernier.
"C'était très vétuste… Des câbles électriques qui dépassaient dans la cage d'escalier, avec aussi des infiltrations d'eau. Le voisin du quatrième étage prenait son bain, et l'eau coulait dans la cage d'escalier. C'était un peu compliqué à vivre", raconte Elisabeth, une ancienne locataire de l'immeuble.
Une vétusté telle que l’incendie actuel ne l’a pas surprise d’autant qu’il y aurait déjà eu, selon elle, des précédents dans l’immeuble.
"Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Il y a déjà eu deux incendies quand j'étais là", affirme cette ancienne résidente.
Des travaux de rénovation étaient prévus
Selon le maire de Grasse, des travaux de rénovation de la façade et des parties communes étaient prévues pour le mois d’octobre dans cet immeuble. "On a dans le centre de Grasse un certain nombre d'immeubles qui sont dégradés, a-t-il expliqué face à la presse. Il y a des sujets de requalification de façades qui sont nécessaires, de parties communes qui étaient nécessaires et cet immeuble faisait partie de ces sujets-là : façade, parties communes, organisation de l'électricité de la copropriété…"
Jérôme Viaud a assuré que ces travaux de rénovation étaient "des choses qui étaient programmées, votées depuis le 14 juin dernier et accompagnées par une mise en demeure de la commune". Néanmoins selon le maire Les Républicains, il était impossible de dire "quelle est l'origine de cet incendie" au moment où il a été questionné.
Tandis que l'enquête se poursuit, onze personnes vont d'ailleurs être relogées suite à l'incendie survenu ce dimanche.