Incendie en Alsace: pourquoi l'enquête des gendarmes scientifiques s'annonce longue et minutieuse

De nombreuses zones d’ombre entourent encore l’incendie d’un gîte à Wintzenheim qui a fait 11 morts mercredi. Jeudi matin, la vice-procureure de Colmar, Nathalie Kielwasseur, a indiqué que l’établissement n'était pas passé devant la commission de sécurité pour les établissements recevant du public pourtant soumis à une réglementation très stricte concernant la sécurité incendie.
L'enquête se poursuit donc, et notamment grâce aux gendarmes scientifiques de l'IRCGN, l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
Masques sur le visage, charlottes sur la tête et combinaisons blanches immaculées, ils sont 23 gendarmes de l'IRCGN, spécialisés en recherche scientifique, sur les lieux du drame depuis mercredi. Et ce vendredi encore, ils s'attellent à une première étape capitale: celle de la constatation, explique le colonel Laurent Chartier, directeur adjoint de cet institut.
“Les prélèvements se font sur les différents matériaux. Ça peut être des matériaux de construction, des objets qui sont trouvés au sol. On essaye aussi de voir s’il y a d’autres produits qui ont été ajoutés à la scène comme c’est le cas lors d’un acte malveillant”, assure-t-il.
L'identification des corps en cours
Les prélèvements seront envoyés au laboratoire de cette cellule de gendarmerie scientifique pour une deuxième phase beaucoup longue avec pour objectif de faire parler la scène, détaille encore le colonel Chartier.
“C’est un travail qui va se faire autant sur les prélèvements, autant sur les analyses chimiques, pour comprendre l’état de combustion. Il y aura aussi des analyses sur des éléments documentaires sur des éléments d’archives qu’on peut retrouver sur ces types de construction pour déterminer le point de départ du feu. C’est une analyse qui va être longue et minutieuse. On est encore très loin de faire différentes hypothèses de travail sur les causes réellement de l’incendie”, pointe-t-il.
Les gendarmes de l'IRCGN qui ont aussi en charge l'identification des corps des défunts notamment grâce à des prélèvements ADN.