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PMC, reconnaissance faciale... Ces moyens que demande la police pour lutter contre les émeutiers

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Après les émeutes qui ont entaché la victoire du PSG contre l'Inter Milan en finale de Ligue des champions, le secrétaire général du syndicat des commissaires de police plaide pour de nouveaux moyens juridiques. Frédéric Lauze explique sur RMC qu'il aimerait pouvoir utiliser la technologie avec la reconnaissance faciale et les produits marquants ciblés (PMC).

La fête a en partie été gâchée. Des débordements ont eu lieu deux nuits de suite à Paris après la victoire du PSG en finale de Ligue des champions contre l'Inter Milan. Des affrontements avec les forces de l'ordre, des violences et des pillages ont émaillé le quartier du Parc des Princes et des Champs Elysées.

L'opposition pointe du doigt la responsabilité de Bruno Retailleau, accusé de n'avoir pas assez anticipé des débordements prévisibles. Le RN estime qu'il aurait fallu plus de policiers et gendarmes alors que 5400 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés samedi soir.

"Ce n'est pas un problème policier ou sécuritaire, on aurait rajouté 2000 policiers ça aurait été la même chose", explique ce lundi sur RMC et RMC Story Frédéric Lauze, secrétaire général du syndicat des commissaires de police. Car ces débordements et ces manifestations sont exceptionnels: "On n'a pas affaire à une manifestation déclarée, préparée, avec un cadre civique et légal. On a des pilleurs qui viennent gâcher une fête", poursuit le policier qui veut des moyens juridiques nouveaux notamment.

"Le problème est politique au sens large. Il faut des moyens juridiques qui permettent de façon préventive à la police d'intervenir davantage. Ces moyens ont été proposés en 2019 et ont été censurés par le Conseil constitutionnel", déplore Frédéric Lauze.
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Un "ADN chimique" pour retrouver des émeutiers plusieurs jours après

Il plaide pour la mise en place d'interdiction de manifester préventive et personnalisée, l'utilisation de la reconnaissance faciale et des produits marquants ciblés (PMC), propulsé sur les casseurs.

"Il faut que le préfet puisse, de manière préventive interdire de manifester certaines personnes au regard de leur comportement violent. Cela a été jugé liberticide et disproportionné par le Conseil constitutionnel mais la société est de plus en plus violente, il faut faire évoluer le droit", insiste le commissaire.

"Si on veut empêcher ces désordres, il faut aussi davantage de reconnaissance faciale et utiliser des produits marquants ciblés (PMC): c'est un ADN chimique propulsé sur les casseurs au moment où ils rentrent dans un magasin et on peut les retrouver même plusieurs jours après", explique le policier. Mais cette technique reste pour l'instant "mal encadrée" et "jugée liberticide".

Il y a pourtant urgence à faire évoluer le droit insiste le secrétaire général du syndicat des commissaires de police: "On n'est pas le Danemark où il y a un niveau de civisme et de respect. On n'a plus de dissuasion judiciaire. Si vous n'avez pas de condamnation, vous allez désinniber et encourager les voyous. Il faut faire déplacer les curseurs. On est en France, notre droit est trop compliqué", conclut-il.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC