Sacre du PSG en Ligue des champions: le profil très jeune des fauteurs de troubles interpellés

Paris était en feu samedi soir après la victoire historique du PSG face à l'Inter Milan, lors de la finale de la Ligue des Champions. Une soirée mémorable pour les supporters parisiens, mais malheureusement marquée par de nombreux débordements. Pillages de magasins, vitrines brisées, blessés, des centaines de voitures brûlées, tensions avec les forces de l'ordre.
Deux personnes au moins ont même perdu la vie dans la soirée. A Dax (Landes), un mineur de 17 ans a été tué à coups de couteau lors d'un rassemblement pour célébrer le sacre du club parisien, sans que l'on sache à ce stade si les faits étaient ou non liés à ces festivités. A Paris, un jeune homme d'une vingtaine d'années, employé du chef cuistot Jean Imbert, a été percuté à scooter par une voiture et a succombé à ses blessures. Le conducteur du véhicule, en garde à vue, a été relâché dimanche soir, selon le parquet, dont l'enquête se poursuit.
Des profils très jeunes
A Coutances (Manche), un policier, atteint à l'œil par un pétard, a été placé en coma artificiel et transporté à l'hôpital de Caen. L'enquête devra déterminer si le tir était accidentel ou intentionnel. 22 forces de l'ordre ont été blessées au total, dont 18 à Paris, ainsi que 7 sapeurs-pompiers, et 192 manifestants. A Grenoble (Isère) notamment, quatre personnes d'une même famille ont été blessées, dont deux grièvement, après qu'une voiture a heurté la foule. 692 incendies dont 264 véhicules ont été recensés au total, selon le ministère de l'Intérieur.
La majeure partie des personnes interpellées ont entre 14 et 20 ans. Un quart des interpellés et un tiers des gardes à vue à Paris visent d'ailleurs des mineurs, souligne une source policière. Des fauteurs de troubles de plus en plus jeunes, pour la plupart venus de Paris ou de sa proche banlieue, qui pour certains ont envahi les rues bien avant la fin du match et le coup de sifflet final.
"Ce ne sont pas des supporters mais des opportunistes qui n'ont qu'un seul but: casser pour casser", poursuit cette même source policière.
Tous ont été majoritairement interpellés pour des jets de projectiles sur le forces de l'ordre, ou pour de multiples dégradations matérielles. Et les personnes interpellées ne représentent au final qu'une petite partie des perturbateurs. "Ils débarquent par groupe de 60 ou 80, mais à la fin, on en attrape que 4 ou 5 car ils sont beaucoup trop nombreux", déplore une autre source syndicale.
563 interpellations dans la nuit de samedi à dimanche et 79 de dimanche à lundi
Des interpellations difficiles donc, et parfois même vaines: certains casseurs ont dû être immédiatement relâchés, faute de places disponibles en garde à vue dans les commissariats. Au total, 563 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, dont 491 rien qu'à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Parmi elles, 307 personnes ont été placées en garde à vue partout en France.
Rien qu'à Paris, le parquet a indiqué avoir suivi 202 gardes à vue de majeurs. La moitié a été prolongée dimanche soir. 51 ont été relâchés, tandis que 45 font face à des suites judiciaires: contributions citoyennes, ordonnances pénales, comparution immédiate etc. Certains vont d'ors et déjà être présentées à la justice dès ce lundi matin. Parmi les 14 mineurs parisiens en garde à vue, deux sont prolongés dimanche soir, dix seront présentés à la justice, mais deux ont bénéficié d'un classement.
Dimanche soir également, des scènes de tensions entre "supporters" et forces de l'ordre ont encore éclaté mais dans une bien moindre mesure que la veille. Le périphérique a été envahi, pendant une courte durée, au niveau du Parc des Princes. Des barrières ont été jetées et des incendies démarrés, dont une voiture, au bord des voies. 79 interpellations ont été réalisés au total dans la nuit de dimanche à lundi a annoncé le préfet Laurent Nunez.