RMC
Faits divers

Procès de l'affaire Théo: "Un contexte extraordinaire", justifie un policier à la barre

Jeremie D. encourt 10 ans de prison pour avoir jeté du gaz lacrymogène et bousculé Theo alors qu’il était menotté assis au sol

Jeremie D. encourt 10 ans de prison pour avoir jeté du gaz lacrymogène et bousculé Theo alors qu’il était menotté assis au sol - Marion Dubreuil RMC

Alors que le policier qui a porté le coup de bâton à Théo Luhaka est entendu ce mercredi, deux de ses collègues ayant participé à l'intervention policière ont témoigné à la barre ce mardi.

Après une semaine d’audience à Bobigny au procès Théo, le policier qui a porté le coup de bâton télescopique qui a provoqué des séquelles irréversibles au jeune homme en 2017, est interrogé ce mercredi par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis.

Il encourt 15 ans de prison pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.

Mardi, ses deux ex-collègues poursuivis pour violences volontaires ont été interrogés pendant plusieurs heures. Le chef de bord de l’équipage, à qui on reproche une bousculade et des tirs de gaz lacrymogène, a reconnu les faits.

"C’est maladroit, mais c’était dans un contexte vraiment extraordinaire"

"C’est la première fois que je perds le contrôle comme ça, je suis dans le rouge", affirme le policier. "Il me tarde que ça finisse."

"Comment vous qualifiez ce geste de bousculer M. Luhaka qui est déjà menotté assis au sol?", lui demande une juge. "Ni justifié ni légitime, c’est maladroit, mais c’était dans un contexte vraiment extraordinaire", explique le fonctionnaire qui s’appuie de tout son poids sur la barre.

"On est les derniers représentants de l’Etat à aller en Seine-Saint-Denis"

"J’avais en tête ce coup de cutter sur un collègue quelques jours avant", dit-il. "Vu le gabarit de M. Luhaka, je me suis senti en danger". Il poursuit: "Chaque fois qu’on entrait dans une cité, il y avait un sentiment d’hostilité permanent. C’était comme une bataille de tranchées".

"On sent votre amertume, vous étiez exaspéré?", demande la présidente. "Faut pas nous faire passer pour des croquemitaines", s’agace le policier. "On est les derniers représentants de l’Etat à aller en Seine-Saint-Denis".

Marion Dubreuil (édité par J.A.)