"Je ne sers plus à rien": Théo Luhaka a témoigné au procès des policiers qui l'ont blessé

La famille de Théo Luhaka, présente à ses côtés depuis le début du procès à Bobigny (Seine-Saint-Denis), doit témoigner ce mardi matin pour raconter leur vie depuis ce contrôle qui a handicapé leur proche. La veille, c'est le jeune homme qui a fêté ses 30 ans à l’ouverture du procès qui a témoigné à la barre. Face aux trois policiers jugés pour son interpellation violente en 2017, à Aulnay-sous-Bois.
Il reste persuadé que ses lourdes séquelles ont été causées "volontairement" par les policiers.
“A la base, je voulais être un grand footballeur. Mais je suis connu parce que je suis aux assises, pas parce que je suis Ballon d’or”, explique Théo Luhaka, 1m94, carrure athlétique.
"Ce ne sont pas des policiers"
Après une heure à la barre, il s’assoit sur un coussin: "Je ne sers plus rien”. Et il ajoute, amer: “Les trois personnes derrière moi, ce ne sont pas des policiers”. Le jeune homme explique que la brigade à laquelle appartenaient les accusés avait la réputation de cogner. Alors, ce jour-là, il a pris peur quand ils ont voulu le contrôler. Ils étaient agressifs et il a voulu calmer le jeu.
“On m’a mis une matraque dans les fesses. Leur but était de me faire mal”, assure-t-il. “Vous avez admis vous être débattu. Est-ce que vous comprenez que c’est une rébellion?”, lui demande un avocat de la défense. “Je me suis débattu seulement pour revenir dans le champ de la vidéosurveillance”, affirme Théo. “Moi, la seule chose que je voudrais, c’est retrouver mon corps d’avant”, appuie-t-il.