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"Son travail, c’était un engagement": le village de Carène, l'infirmière tuée à Reims, sous le choc

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Après le meurtre de Carène, une infirmière de 37 ans, au CHU de Reims, les habitants de son village sont sous le choc. Mère de deux enfants et active dans la commune, elle faisait l'unanimité.

C'est une commune qui est sous le choc. À Ville-en-Tardenois (Marne), on a du mal à réaliser qu'une des habitantes a perdu la vie, si jeune et dans de telles circonstances. Carène, 37 ans, infirmière et mère de deux enfants, a été tuée ce lundi à l'hôpital de Reims par un déséquilibré. L'une de ses collègues, secrétaire médicale, a été également blessée dans l'attaque.

Dans le village, l'émotion est vive et les habitants ne tarissent pas d'éloges à propos de cette mère de famille.

"Elle était très gentille, dévouée, c’était une fille superbe", décrit Évelyne, sa voisine.

"Elle avait toujours un regard attentif"

Tous ici ont les mêmes mots pour parler de cette jeune femme. Toujours là pour aider, pour rendre service, toujours souriante: Carène faisait largement l'unanimité.

"C’était quelqu’un qui était très proche de sa famille. On parlait beaucoup, notamment de son travail car pour elle c’était un engagement, une priorité. Elle avait toujours ce regard attentif, avec tout le monde", explique Yves, dont elle était assez proche. Il avait rencontré Carène en allant chercher ses petits-enfants à l'école.

La dernière fois qu'il a croisé Carène et sa famille, c'était la veille de son décès, à la brocante. "Ils se sont arrêtés près du stand où je vendais en famille, on s’est embrassés, on a refait le monde, c’était un bon moment", raconte-t-il, non sans émotion.

Une minute de silence dans tous les hôpitaux

Il y a de la tristesse, de la nostalgie mais aussi de la colère, dans la voix d'Yves. En effet, le mis en cause s'en était déjà pris à des soignants en 2017. À ce moment-là, il en avait poignardé quatre, dont un grièvement. Pour autant, malgré sa mise en examen, il n'avait pas de contrôle judiciaire et était libre.

"On a supprimé X nombre de lits dans ce qu’on appelait les asiles. C'est un vrai scandale qu’on laisse délibérément dehors ce genre d’individus parce qu’ils ne sont pénalement pas punis", déplore Yves.

Ce mercredi à 12h, une minute de silence sera observée dans tous les hôpitaux de France. Dans le village de Ville-en-Tardenois, le maire prévoit d'organiser un hommage dans les prochains jours.

Lucile Pascanet (édité par AB)