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Attaque au couteau à l'hôpital de Reims: l'infirmière de 37 ans est morte

Au lendemain de l'attaque au couteau au CHU de Reims, le ministre de la Santé François Braun annonce ce mardi matin le décès de l'infirmière de 37 ans qui avait été touchée. Le suspect est un homme de 59 ans qui souffrirait de troubles psychiatriques sévères.

François Braun, le ministre de la Santé, annonce ce mardi matin la mort de l'infirmière de 37 ans touchée dans l'attaque au couteau au CHU de Reims la veille. "Je viens d’apprendre avec une immense tristesse le décès de Carène, infirmière de 38 ans (37, ndlr) violemment agressée hier au CHU de Reims. Mes pensées vont à ses proches, à ses collègues, ainsi qu’à toutes les équipes de l’hôpital endeuillées ce matin", écrit-il sur Twitter.

Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims, a confirmé la mort de cette infirmière, des suites de ses blessures. Les faits ont été requalifiés en assassinat et tentative d'assassinat. La seconde victime de l'agression, une secrétaire médicale, a été opérée avec succès.

"C’est un coup terrible, confie Frédéric Valletoux, ancien président de la Fédération hospitalière de France, au micro de RMC. Je pense à elle, à sa famille, et aussi à ses collègues. Quand on est soignant hospitalier, on est formé pour prendre en charge la souffrance, les personnes dans les moments difficiles de leur vie. On n’est pas formé pour se défendre et faire face à la violence. L’attaque qui a eu lieu à Reims hier, et d’autres ailleurs, sont toujours dramatiques. L’hôpital, c’est un sanctuaire, un endroit où on rentre sans difficulté. Voir la violence s’inviter dans ce cadre-là, c’est toujours un choc absolument terrible."

Un suspect avec des antécédents psychiatriques

C'est un homme de 59 ans qui a commis cette attaque au couteau au CHU de Reims. Pendant son interpellation, d'après nos informations, il a déclaré à plusieurs reprises en vouloir au milieu hospitalier. Il dit avoir été maltraité depuis plusieurs années dans les milieux psychiatriques. Il aurait dit en vouloir aux blouses blanches. Il a reconnu avoir asséné trois ou quatre coups de couteau à deux infirmières.

L'homme, qui était sous curatelle renforcée depuis plusieurs années et ne suivait plus son traitement médical, a été placé en garde à vue. Le parquet précise qu'il "semble souffrir de troubles sévères". En juin 2022, le suspect avait bénéficié d'un non lieu pour irresponsabilité pénale dans une autre affaire, datant de 2017. Il avait été mis en examen pour des faits de violences aggravées.

"La psychiatrie a été le parent pauvre depuis des années"

Avant l'annonce de la mort de l'infirmière, le maire de Reims Arnaud Robinet demandait que la psychiatrie soit érigée en "priorité". "Cet homme était convoqué par la justice très prochainement, pour des faits de violence de même nature, soulignait-il dans 'Apolline Matin' sur RMC et RMC Story. Il semblerait qu’il avait arrêté son traitement. Ce qui montre les difficultés de la psychiatrie en France. Des annonces ont été faites par le ministre. C’est un vrai sujet. La psychiatrie a été le parent pauvre depuis des années. Et après la crise Covid, nous avons une augmentation des difficultés pour un grand nombre de citoyens français en termes de souffrance psychique. La psychiatrie doit être une priorité, parmi les disciplines médicales."

LPi avec LPa et GB