Infirmière tuée à Reims: le suspect déclaré "irresponsable", la famille envisage de poursuivre l'État

Un homme schizophrène a été reconnu jeudi comme irresponsable pénalement par la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Reims. Il ne sera donc pas jugé. Il avait mortellement poignardé une infirmière à neuf reprises au centre hospitalier de Reims en 2023. Pour autant, la cour d’appel a pris des mesures de privation de liberté.
Les juges ont réclamé son placement en soins psychiatriques dans un centre fermé. Une mesure qui fait office de sanction pénale aux yeux de Luc Thibaut, le frère de la victime.
"Vous n'avez pas protégé ma soeur"
“Cette peine me paraît justifiée. C’était un individu très fou qu’on a vu, très agité. Je ne pense pas que le milieu carcéral soit adapté pour lui. Je me suis adressé à la présidente du tribunal en disant ‘Vous n’avez pas protégé ma sœur, mais il va être soigné par des blouses blanches donc vous avez l’obligation de le protéger sinon il recommencera’”, confie-t-il à RMC.
Avec cette décision rendue jeudi, c'est une page d’un long combat qui se tourne, notamment pour apporter des réponses aux deux enfants de la victime, selon Luc Thibaut.
“Le regard des enfants, je pense que c’est le plus important. Le jour où ils seront plus grands et où ils voudront nous poser des questions, on pourra dire, ‘Vous voyez les enfants on a tout fait’”, confie-t-il
Mais pour autant des nombreuses questions restent en suspens et la famille de la victime réfléchit à engager des poursuites contre l’État et contre les médecins qui devaient assurer le suivi du meurtrier.
En 2017 déjà, Franck F. avait agressé au couteau quatre membres du personnel de l'établissement d'aide par le travail (Esat) du Meix-Tiercelin (Marne), où il était employé. Cette affaire devait être jugée quatre jours après le drame au CHU de Reims. Depuis 2017, pas moins de six expertises psychiatriques avaient été menées et cinq avaient conclu à son irresponsabilité pénale.