Suspect, différend avec l’élu: ce que l’on sait de la violente agression d’un maire de l’Isère

Un acte violent. Au lendemain de l'attaque contre Gilles Dussault le maire de la petite commune de Villeneuve-de-Marc dans l'Isère, et son fils de 28 ans, des questions demeurent. Selon les premiers éléments, ces derniers auraient été blessés par un objet contondant.
Le suspect, toujours en fuite ce jeudi 7 août, serait alors revenu avec son véhicule quelques minutes plus tard pour tenter de foncer sur l'élu avant de heurter un mur, comme l'affirme TF1-LCI. Ce mercredi soir, peu après l'incident, une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre.
Quant au maire, âgé de 63 ans, ce dernier d'abord été hospitalisé en urgence absolue à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, tandis que son fils a été transporté à l’hôpital de Vienne en urgence relative. Ce jeudi, le pronostic vital du maire n'est plus engagé.
· Un mur illégal au cœur de l'agression?
Selon le récit des pompiers à l'AFP, le maire ce village d'Isère circulait à pied accompagné de son fils lorsqu'un homme a agressé père et fils avec un objet "indéterminé". Un objet qui lui aurait permis de blesser Gilles Dussault à la poitrine.
Comme le rapporte ICI Isère, le suspect serait un habitant de la commune dont l'identité n'est pas dévoilée mais connue, a assuré Bruno Retailleau. Ce jeudi matin, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, ami de la victime, annonçait à nos confrères de TF1 "une amélioration de l'état de santé de Gilles Dussault".
Toujours selon le ministre, la construction illégale d'un mur serait le motif au cœur du différend entre l'agresseur et le maire de la commune.
· Pluies de réactions politiques
Quelque temps après l'incident, de nombreuses personnalités politiques ont réagit. Emmanuel Macron a dénoncé une attaque de la Nation via l'attaque d'un de ses élus.
"Quand on s’attaque à ses représentants, la République se doit d’être sévère et intraitable. Tout est mis en œuvre pour retrouver et condamner l’auteur de cet acte lâche", a assuré le président de la République.
À droite, David Lisnard, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France a adressé "tout notre soutien à notre collègue en urgence absolue et à sa famille, et j’exhorte l’État à assumer son devoir sécuritaire. Pour toutes les victimes et pour la République".
Une émotion partagée avec le ministre de l'Intérieur et président LR Bruno Retailleau qui dénonce ce jeudi 7 août une "agression violente", ajoutant que l'agresseur "identifié, est toujours en fuite. Il sera puni".
Sophie Primas, porte-parole du Gouvernement et ancienne maire LR d'Aubergenville (Yvelines) évoque une "violence inacceptable". "Nos élus méritent le respect et la reconnaissance pour leur engagement quotidien au service de nos concitoyens", écrit-elle.
Ce mercredi, Catherine Séguin la préfète de l'Isère a condamné "avec la plus grande fermeté" l'agression. "Tout est mis en œuvre pour retrouver l’auteur de cet acte grave et inacceptable à l’égard d’élus qui œuvrent pour l’intérêt général", peut-on lire dans un communiqué.
· La quatrième agression contre un maire en cinq ans
Daniel Vitte, président des maires de l'Isère a dénoncé auprès de nos confrères de franceinfo une situation "totalement inacceptable, gravissime".
"Depuis 2020, c'est la quatrième agression d'un élu dans l'exercice de ses fonctions mais cette fois la gravité des blessures que l'on nous annonce m'amène à être encore plus révolté car nous avons une accumulation de situations", déclare Daniel Vitte.
Selon un rapport du Centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (CALAE) publié en mai dernier, les maires sont les plus touchés par les violences faites aux élus (62% en 2023, 64% en 2024).