Thanatopraxie, fan du Moyen Âge, "curieux" face à des comptes d'extrême droite... Qui est Damien T., l'homme interpellé?
Il a 28 ans, une barbe, des cheveux longs. Il vient de Saint-Vallier, un bourg de 4.000 habitants, au nord de la Drôme, où il vit dans la maison familiale. Au rez-de-chaussée, il a aménagé un local pour l’association qu’il préside pour l'enseignement des arts martiaux historiques européens.
C’est l’une de ses passions: faire revivre les techniques de combats du Moyen-Age. Il pratique aussi le Kendo, un art martial japonais qu’on exerce avec un sabre en bambou et il aime les mangas, les bandes dessinées japonaises.
Professionnellement, il est thanatopracteur, c'est-à-dire qu’il prépare les corps avant la mise en bière. Mais il n'exerce plus ce métier. Ces derniers temps, il était en intérim, dans la logistique.
Proche des "Gilets jaunes", dans la tendance bien à droite
Politiquement, on l’a un peu vite présenté mardi comme royaliste et d'extrême droite. Sur ses réseaux sociaux il suit effectivement des comptes de l’ultra droite, comme par exemple celui de Papacito, l’homme qui appelle à tuer des militants de la France Insoumise. Il est aussi abonné à la chaîne Youtube d’un militant d'extrême droite proche de l’antisémite Alain Soral.
Mais ses amis de Saint-Vallier ont expliqué à notre correspondant dans al région, Gwenaël Windrestin, que les choses seraient un peu plus compliquées. D'après eux, il n’est absolument pas Royaliste mais au contraire pour le pouvoir au peuple via les référendums d’initiative citoyenne, chers au Gilets Jaune.
En giflant le président de la république, il a crié “Montjoie Saint Denis”, cri de ralliement des royalistes et de l’action française, mais toujours d'après ses amis, ce serait plus une référence à son film favori, les Visiteurs.
Damien T. serait donc surtout proche des "Gilets jaunes", dans la tendance bien à droite. Hostile à l’immigration, mais rattaché à aucun parti ni mouvement. En fait animé par une conviction principale: il n'aime pas Emmanuel Macron.
Mardi, il avait dit à ses amis qu’il se rendait à Tain l'Hermitage pour essayer d'interpeller le président. Finalement, on l’a vu, il l’a giflé. L'enquête devra dire si le geste était prémédité. Pour l’heure il est toujours en garde à vue.
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