Usines à bébés, repas manquants... un livre choc dénonce les pratiques de certaines crèches privées

Crèche (illustration) - AFP
Nombre d'enfants accueillis supérieur aux places disponibles, portions de repas rationnées, soins minutés ... "Le prix du berceau" (Seuil), à paraître le vendredi 8 septembre, décrit un système "déshumanisé" dans les crèches privées, basé sur la course au rendement et au remplissage, au détriment parfois du bien-être des enfants.
Cinq mois après la publication d'un rapport alarmant de l'inspection générale des affaires sociales (l'Igas) sur la maltraitance dans ces établissements, le livre, écrit par Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse, dénonce des pratiques choquantes, commises envers des tout-petits, sans défense et aux besoins immenses.
Les témoignages, multiples, sont frappants. Dans une crèche privée des Bouches-du-Rhône par exemple, il manquait "entre trois et cinq repas deux jours par semaine" pendant plusieurs mois. L'entreprise, elle, plaide une "erreur humaine".
Olivier Véran réagit à l'enquête
Il faut "entrer pleinement dans la culture du contrôle" des crèches, a reconnu mercredi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran en réaction aux pratiques de certaines crèches privées dénoncées dans un livre.
"Il faut être capable de faire davantage de contrôles et dans tous les secteurs: les problématiques ne sont pas les mêmes selon qu'on s'adresse à une crèche publique, privée, associative ou micro-crèche", a plaidé Olivier Véran devant la presse à l'issue du conseil des ministres.
"Il y a des problèmes qui peuvent être structurels dans la filière de la petite enfance, notamment l'attractivité des métiers, et des mesures fortes ont déjà été prises en matière de formation, en matière de qualité, en matière de rémunération", a-t-il assuré, rappelant que "200 millions d'euros ont été mis sur la table pour augmenter des rémunérations". Mais "on n'est pas au bout de l'effort".
Le porte-parole du gouvernement a aussi souligné qu'il y avait déjà eu cette année "une enquête importante" diligentée par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Mardi 5 septembre, LFI avait renouvelé sa proposition de création d'une commission d'enquête parlementaire sur les dérives supposées de ce secteur, sans à ce stade faire usage de son "droit de tirage", qui permet à chaque groupe politique de créer une commission d'enquête par session de sa seule initiative.