Faut-il punir davantage les parents d'enfants délinquants? Le projet du gouvernement fait débat

Faut-il punir plus sévèrement les parents d'enfants délinquants? Le projet de loi du gouvernement se précise. L'exécutif veut notamment "restaurer la parentalité" avec des peines de prison alourdies pour les parents de récidivistes, ou des stages de responsabilité si les parents sont absents des audiences.
Ils pourraient même payer des amendes ou verser une contribution financière à une association liée à l'aide à l'enfance. Un projet en réponse, notamment, aux émeutes de juin dernier après la mort de Nahel et pour essayer de rétablir l'ordre dans les quartiers gangrenés par la violence et la drogue.
C'est le cas dans le quartier du Tonkin, à Villeurbanne. Dans ce quartier sensible, parmi les auteurs de délits, parfois, des gamins. “Des jeunes de 12, 13 ans qui traînent avec les vendeurs de drogue”. Pour Amel, si les parents sont responsables, ils ne peuvent pas être coupables. Elle prône plutôt le dialogue.
“Il faut aller dans les maisons des jeunes, envoyer des professionnels pour parler avec eux”, estime-t-elle.
Pour Aïcha, les parents jouent un rôle fondamental. Mais certains sont dépassés et tous ne doivent pas être pénalisés. “Vous allez voir de toute façon la différence entre des parents qui sont là pour leurs enfants et ceux qui laissent aller”, estime-t-elle.
Un projet de loi débattu avant l'été?
D’autres sont plus directs. “Pas de pitié”, dit Josiane. “Je serais pour qu’on les éduque un peu et qu’on les sanctionne”, juge-t-elle.
Rembourser les dégâts, payer une amende, réduire les allocations… Selon elle, les sanctions financières seraient les plus efficaces. “Il faut toucher à l’argent parce que c’est facile. On ouvre la porte, ça tombe dedans et les enfants sont dehors, livrés à eux-mêmes”, estime-t-elle.
Restaurer la parentalité, pourquoi pas. Mais les outils existent déjà d’après Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats.
“Il suffit qu’on se donne les moyens notamment en termes de personnel. Et quand je parle de personnel, je pense aux éducateurs, mais également aux juges et aux greffiers”, assure-t-il.
Le projet de loi devrait être débattu au Parlement avant l’été.