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Femmes djihadistes: "On leur avait assigné un rôle de femmes au foyer mais elles ont toujours été bien plus que ça"

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Une étude interne de la chancellerie, publiée dans Le Monde ce samedi 5 mai, analyse le profil et les motivations des femmes djihadistes.

Et si les femmes djihadistes jouaient un rôle plus important qu'on ne le croit? La direction des affaires criminelles et des grâces (DAGC), une direction centrale du ministère de la justice, a consacré en mars une étude sur le "djihad des femmes" à partir des auditions de Françaises rentrées de Syrie. Elle avait produit un travail similaire sur les hommes en 2015.

Cette étude interne, publiée par Le Monde ce samedi 5 mai, montre que les femmes et les hommes sont ensemble sur le champ de bataille avec un niveau important d'entraînement. Plus inquiétant encore, celles qui sont bloquées en France représentent une menace terroriste de haut niveau.

"Elles renforcent la haine de leur mari envers les mécréants"

Les services anti-terroristes reconnaissent avoir trop longtemps sous-estimé leur degré de radicalité. La plupart des femmes djihadistes ne sont pas forcées de partir. Elles quittent souvent leur famille de leur plein gré pour rejoindre l'Etat Islamique et un mari rencontré sur les réseaux sociaux.

Elles décrivent leur engagement comme un moyen de vivre pleinement leur foi et ont désormais une mission éducative. L'une d'entre elles témoigne, "elles renforcent la haine de leur mari envers les mécréants". Certaines vont jusqu'à montrer à leurs enfants des vidéos de décapitation. L'endoctrinement est donc poussé au maximum. Ces femmes combattent au sein de la police islamique où elles appliquent des sanctions comme la flagellation.

"Elles jouent les victimes devant le juges"

Edith Bouvier journaliste grand reporter et co-auteure de l’ouvrage, "Un Parfum de djihad", analyse le rôle de ces femmes.

"Depuis plusieurs mois, on a l’impression qu’elles ne se contentent pas du rôle qu’on leur avait assigné de femmes au foyer. Elles ont toujours été bien plus que ça. On a surtout des recruteuses extrêmement efficaces. C’est difficile pour les juges comme pour tout le monde d’accepter que ces femmes portent la mort et la violence. On ne veut pas le voir. Elles en jouent de ça. Elles le savent très bien. Elles jouent les victimes devant le juges et elles abusent de notre faiblesse vis-à-vis d’elles".
Mélanie Delaunay (avec C.P.)