Financement libyen: l’heure du jugement pour Nicolas Sarkozy ce jeudi

Nicolas Sarkozy devrait être fixé ce jeudi: le tribunal correctionnel de Paris doit trancher dans l'affaire des soupçons de financement par Mouammar Kadhafi de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, avec la menace pour l'ex-président d'une lourde peine de prison.

C'est l'heure du jugement pour Nicolas Sarkozy. À partir de 10 heures, ce jeudi, le tribunal correctionnel de Paris va rendre sa décision dans l'affaire du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle 2007. Lors du réquisitoire fin mars, le parquet national financier avait réclamé sa condamnation à sept ans de prison ferme, 300.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.

Nicolas Sarkozy est formellement accusé de corruption, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs. Depuis le début de cette affaire, l'ancien président a toujours clamé son innocence.

Ziad Takieddine, qui avait multiplié les accusations, est mort mardi 23 septembre à Beyrouth. Le tribunal ne rendra donc pas de jugement le concernant tout à l'heure, l'action publique s'éteint avec son décès. Aux côtés de Nicolas Sarkozy, d'autres figures politiques attendent également d'être fixées sur leur sort dans cette affaire: Brice Hortefeux, Claude Guéant, Eric Woerth.

Sarkozy, “véritable décisionnaire et commanditaire”?

Ce délibéré et ses conséquences sont très attendues. L’enjeu est très important pour Nicolas Sarkozy, tant l’accusation est lourde. Lors du long réquisitoire, le parquet national financier l’avait présenté comme le “véritable décisionnaire et commanditaire” d’un pacte de corruption avec Kadhafi et avait requis sept ans de prison ferme. L’ex-président, lui, avait alors pointé “la fausseté et la violence des accusations”, visant selon lui à “masquer la faiblesse des charges alléguées”.

Toute la question, c’est de savoir si les juges vont considérer que le faisceau d’indices graves à l’encontre de Nicolas Sarkozy est suffisant pour le condamner ou s’il doit être relaxé. Lui-même avait dit à la barre le 10 février: “je sais qu’il y a des indices graves, mais pas concordants”. Alors, dans tous les cas, s’il est condamné, l’ancien président fera appel. S’il est relaxé, c’est le parquet qui demandera un nouveau procès.

Guillaume Biet