Gérald Marie accusé de viols : l’enquête visant l’ex-patron d’Elite classée pour prescription

Ce lundi, le parquet de Paris a clos l’enquête impliquant Gérald Marie pour "prescription". L’ancien patron de l’agence Elite est accusé de viols et d’agressions sexuelles par plusieurs femmes. Depuis janvier, il fait l’objet d’une plainte visant à la désignation d’un juge d’instruction.
Parmi les plaignantes se trouve notamment Lisa Brinkworth. Cette ex-journaliste de la BBC avait porté plainte contre Gérald Marie à l’été 2020 en dénonçant une agression sexuelle qui se serait déroulée en octobre 1998 dans un club milanais, lors du tournage d’un documentaire.
Cette plainte avait été accompagnée par les signalements de trois mannequins qui dénonçaient des viols ou des agressions sexuelles commis par l’homme d’affaires. L’une d’entre elles était mineure au moment des faits, qui seraient survenus entre 1980 et 1998.
En septembre 2020, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "viols et agressions sexuelles" sur majeur et sur mineur, confiée à la Brigade de protection des mineurs. Aucune victime non prescrite n’ayant été identifiée par les enquêteurs, le parquet de Paris a finalement classé les investigations "du fait de l’acquisition de la prescription de l’action publique".
Un "débat" sur la prescription demandé
Lisa Brinkworth n’entend toutefois pas renoncer à cette affaire. L’ancienne journaliste de la BBC s’est exprimée en son nom et en celui de quinze autre "survivantes de Gérald Marie" en appelant "le milieu du mannequinat à fournir à la justice toutes les preuves nécessaires et demandées inlassablement" depuis 2020.
« Nous n’abandonnerons pas tant que nous n’aurons pas obtenu justice », a-t-elle déclaré.
Début janvier, avant que l’enquête ne soit classée, les avocats de la journaliste avaient déposé plainte et demandé qu’un juge d’instruction soit saisi des faits pour permettre un "débat" sur la prescription "quand la victime est empêchée d’agir par un climat de menaces et de pressions".
Dans cette nouvelle plainte, ils mettaient en cause des consignes imputées à la BBC et un accord passé à l’époque entre la télévision britannique et Elite après une plainte de l’agence. A la suite de ces consignes, Lisa Brinkworth se serait interdite de saisir la justice, faute d’avoir pu disposer des images qui prouveraient son agression.
Si les preuves manquent, une action civile devrait avoir lieu pour "les nombreuses autres victimes", tout en évoquant "de nouveaux éléments" qui viendraient "étayer les allégations des victimes".
Céline Bekerman, l’avocate de Gérald Marie, s’est quant à elle réjouie du classement sans suite de l’affaire. "Par cette décision, il est désormais acquis que Gérald Marie est et demeurera innocent. Le temps est maintenant à l’apaisement, bien que nous n’excluions pas des poursuites pour dénonciation calomnieuses", a-t-elle ajouté.