"Grand débat": les détenus ont également la parole

Le "Grand débat" a également lieu en prison. Et derrière les barreaux comme à l'extérieur les échanges doivent, a priori, s’organiser autour des quatre grandes thématiques retenues par l’exécutif. La transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l’organisation de l’État et des services publics. Mais l'administration pénitentiaire n’exclut pas les "thématiques carcérales".
Nous étions au centre pénitentiaire des femmes à Rennes vendredi dernier pour ce "Grand débat" particulier. Elles étaient douze détenues assises dans une petite salle en face de leur directeur de prison et d'une élue municipale. La plus jeune avait 25 ans. La doyenne 74. Certaines ont été condamnées à de lourdes peines. D'autres attendent encore leur jugement. Leur point commun? Se sentir invisible.
"J'espère que je serai encore quelqu'un à ma sortie"
"On n'a pas de délégués de détenus pour représenter la population carcérale. Si on doit on changer à l'Assemblée nationale, commençons par changer dans les grandes institutions, les prisons c'est 76 000 détenus."
Yves Bidet, le directeur du centre pénitentiaire est là pour modérer les débats, mais surtout pour écouter les détenues.
"Avant de venir on était quelqu'un, j'espère que je serai encore quelqu'un à ma sortie. C'est déjà très dur d'être privé de liberté mais je n'ai pas envie qu'en plus on nous rabaisse, qu'on reste en marge de la société. C'est pas parce qu'on est arrivé là qu'on n'est plus personne."
Une surveillante prend en note leurs doléances. Elles seront transmises dans la semaine à la commission nationale du débat public.