Grand-mère et petite-fille agressées à Bordeaux: la famille "indignée par la récupération politique"

La famille de la septuagénaire et sa petite fille, agressées lundi à Bordeaux, s'est dite "indignée par la récupération politique qui est faite de ce fait divers", selon un communiqué transmis mardi à l'AFP par leur avocate, Me Nadège Pain.
La famille dénonce également "l'utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l'identité des victimes ou leur vie privée", indique l'avocate.
Dans une vidéo diffusée lundi soir sur le compte Twitter de l'ancien maire Les Républicains de Bordeaux Nicolas Florian, un homme s'engouffre à travers la porte d'un bâtiment en plein jour puis en extirpe de force une femme âgée et une enfant, les projetant violemment à terre sur le trottoir, avant de quitter les lieux.
Le suspect nie les faits
Un suspect, "connu des services de police et de justice", a été arrêté une heure après les faits qui se sont déroulés "vers 17h30" dans le quartier bourgeois des Chartrons, a confirmé mardi la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie dans un communiqué.
L'homme de 29 ans, qui "nie les faits", a été identifié par un voisin et "grâce à la présence d'un visiophone", ajoute-t-elle. Il a été interpellé placé en garde à vue "des chefs de violation de domicile, tentative d'enlèvement et séquestration, violences sur personne vulnérable et mineure de 15 ans".
Les deux victimes, âgées de 73 et 7 ans, "souffrent de contusions et d'abrasions", indique encore la procureure, précisant qu'un "premier certificat médical a évalué l'ITT de la grand-mère à 4 jours".
Réactions immédiates à l'extrême droite
La diffusion des images de l'agression a provoqué une vague de réactions politiques notamment à l'extrême droite: "Ces agressions sont quotidiennes et l'insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse?", a ainsi tweeté Marine Le Pen.
"Quelle horreur. Bordeaux aujourd'hui. Voilà ce qu'ils ont fait de notre pays. Français, réveillez-vous", a réagi Eric Zemmour, sur le même réseau.
Face à ces réactions politiques, la famille des victimes considère qu'il est "parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires". "La justice doit se rendre sereinement en son temps dans les tribunaux et non pas sur les plateaux de télé où les réseaux sociaux," conclut le communiqué transmis à l'AFP.
"J'ai vu que certains déjà essayaient de récupérer cet événement. Je pense que la récupération des faits divers, c'est toujours extrêmement compliqué", avait au contraire réagi le député insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances.
Un responsable régional du syndicat policier Alliance a dénoncé "une recrudescence des actes de violence et de criminalité de +12% depuis la sortie du Covid" dans la ville. "Tous les services de police de Bordeaux sont débordés. On est à flux tendu avec les départs à la retraite malgré les renforts", a-t-il ajouté.