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Violente agression d'une grand-mère et sa petite-fille à Bordeaux: ce que l'on sait du suspect

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Une femme de 73 ans et sa petite-fille ont été violemment agressées ce lundi à Bordeaux par un homme d'une trentaine d'années défavorablement connu des services de police. Le suspect a été interpellé après la diffusion d'une vidéo d'une rare violence le montrant s'en prendre aux deux victimes, devant chez la septuagénaire.

Des images extrêmement violentes. Une femme de 73 ans et sa petite-fille de 7 ans ont été victimes ce lundi d'une agression "d'une rare violence" à Bordeaux, a fait savoir le préfet de la Nouvelle-Aquitaine et de la Gironde sur Twitter, ajoutant qu'un suspect avait été placé en garde à vue.

Les faits se sont déroulés ce lundi en fin d'après-midi Cours de la Martinique, dans le nord de la ville, alors que la septuagénaire se trouvait sur le pas de sa porte avec sa petite fille.

Reconnu sur la vidéo par des policiers

Dans une vidéo partagée par l'ancien maire de la ville Nicolas Florian, on y voit l'agresseur attendre devant le domicile de la victime, puis s'en approcher et forcer l'entrée avant de s'engouffrer à l'intérieur du domicile. Dans la foulée, on le voit tirer la petite-fille et sa grand-mère à l'extérieur puis les projeter toutes deux au sol très violemment et prendre la fuite.

"L'exploitation vidéo par les forces de l'ordre et les déclarations d'un témoin ont permis une interpellation très rapide et la mise en garde à vue d'un suspect", a assuré la préfecture. "Quelqu'un a envoyé la vidéo, ce qui a permis aux policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) de reconnaître immédiatement l'auteur des faits et l'interpeller", précise Xavier Bounine, représentant du syndicat de police Alliance en Nouvelle-Aquitaine, dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story

Dans un communiqué, la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie, précise que le suspect aurait pris la fuite en voiture avant d'être interpellé: "Très agité et résistant à son interpellation", il nie pour l'instant les faits.

Menaces de mort, refus d'obtempérer et stupéfiants

Selon des sources policières citées par l'AFP, le suspect est né à Bordeaux en 1993. La procureur de la République de la ville a assuré que le suspect a indiqué aux policiers être "sous tutelle", "suivi sur le plan psychiatrique" et en "rupture de traitement".

Il est très défavorablement connu des services de police de la ville, notamment pour "recel de vol, menaces de mort, refus d'obtempérer, stupéfiants", énumère Xavier Bounine, évoquant un individu "interpellé à maintes reprises".

Sa dernière condamnation remonte à 2020. 500 euros d’amende pour une simple affaire de vol. Depuis dix ans, ce Bordelais de 29 ans a été condamné 15 fois au total, pour de petits délits, notamment routiers avec jusqu’à trois mois de prison ferme. Il a aussi été condamné à du sursis quand il avait été arrêté avec un peu de drogue sur lui. D’ailleurs, c’est arrivé de nouveau récemment pour être en possession de 45 grammes de résine de cannabis, pour lesquels il doit comparaître dans huit jours.

"Cet individu devrait être en prison au vu de tous les antécédents qu'il a depuis tant d'années. Ce n'est pas possible de laisser quelqu'un comme ça commettre des faits d'une telle gravité", estime Xavier Bounine.

"Ce jeune est tombé dans la drogue il y a longtemps déjà", assure ce mardi aux "Grandes Gueules", Patrick, menuisier à Bordeaux qui assure connaître le suspect. Selon lui, il est aussi connu "pour commettre ce genre de larcin" et "a souvent des objets de valeur ou des bijoux sur lui".

Mais pour l’instant, cet homme sous tutelle a été interné en hôpital psychiatrique. Ses troubles psychotiques, sa schizophrénie ne permettaient pas de le maintenir en garde à vue, lui qui ne prend plus son traitement. L’enquête sur l’agression de lundi soir est donc suspendue à son état de santé.

Les deux victimes souffrent de contusions et d'abrasions et la septuagénaire s'est vue délivrer une ITT de 4 jours. Un médecin doit procéder à une expertise plus complète afin de "déterminer les conséquences psychologiques de cet acte d'une particulière violence", précise la procureur de la République.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a exprimé ce mardi sur Cnews "sa vive émotion", dénonçant un "violence gratuite (...) qui illustre le besoin de sécurité pour les Français"

La famille condamne la récupération politique

Mardi, la famille de la septuagénaire et sa petite fille, s'est dite indignée "par la récupération politique faite de fait divers", selon un communiqué transmis mardi à l'AFP par leur avocate, Me Nadège Pain. La famille a également dénonce "l'utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l'identité des victimes ou leur vie privée".

La diffusion des images de l'agression a provoqué une vague de réactions politiques notamment à l'extrême droite: "Ces agressions sont quotidiennes et l'insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse?", a assuré Marine Le Pen sur Twitter

"Quelle horreur. Bordeaux aujourd'hui. Voilà ce qu'ils ont fait de notre pays. Français, réveillez-vous", a renchérit Eric Zemmour.

G.D.