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Police-Justice

Grigny: le locataire de l'appartement d'où l'incendie mortel est parti mis en examen

Une fillette de 10 ans est morte dans l'incendie d'un appartement situé dans l'immeuble à Grigny.

Une fillette de 10 ans est morte dans l'incendie d'un appartement situé dans l'immeuble à Grigny. - BFM Paris Île-de-France

Après l’incendie qui a coûté la vie à une fillette de 9 ans, à Grigny 2, un locataire de 34 ans doit être mis en examen pour homicide involontaire, ce vendredi. Alors que la mère de l’enfant est toujours dans un état grave, la piste accidentelle s’impose.

Le locataire de l'appartement de Grigny 2 (Essonne), deuxième plus grande copropriété d'Europe où un incendie a tué une fillette de 9 ans lundi, a été mis en examen vendredi, a appris l'AFP auprès du parquet d'Evry.

"Une information judiciaire est ouverte ce jour des chefs d'homicide involontaire et blessures involontaires (...). L'individu qui était placé en garde à vue est déféré" devant un juge d'instruction, a assuré le ministère public.

Le pronostic vital de la mère de la fillette décédée est toujours engagé, et sept autres personnes ont été blessées dans cet incendie survenu dans cette copropriété gangrenée par la suroccupation.

Selon des éléments de l'enquête, le locataire avait été réveillé mercredi par un début d'incendie, démarré par un radiateur d'appoint branché sur une prise multiple défectueuse.

"Les premières investigations techniques permettent d'envisager une origine électrique de l'incendie, avec des réserves toutefois car les investigations doivent être approfondies sur ce point et la cause n'est pas déterminée de manière certaine en l'état", nuance le parquet.

"Une négligence du propriétaire"

Sollicité vendredi par l'AFP, le maire de Grigny Philippe Rio (PCF) considère ce sinistre comme la conséquence d"une négligence du propriétaire, qui laisse à l'abandon un de ses biens".

"Le mal logement et la suroccupation tuent", avait-il réagi dès mercredi sur X peu après le drame.

L'édile affirme que selon les premiers éléments dont il dispose, le propriétaire de l'appartement d'où est parti le feu "ne paye plus ses charges depuis 2019 et est domicilié à Dubaï ".

L'appartement voisin où s'est propagé l'incendie et où résidaient la mère et la fillette décédée présentait, lui, plusieurs caractéristiques d'insalubrité, selon un courrier de mise en demeure que s'est procuré l'AFP.

Il ne possédait notamment pas de détecteur de fumée.

Un problème récurrent à Grigny 2, souligne Philippe Rio auprès de l'AFP. En 2023 selon lui, 40% des appartements visités par les services de la mairie dans cette copropriété n'en étaient pas équipés.

CN avec AFP