"Il faut qu'il s'en aille, en plus il n'a aucun poids": lourdes réquisitions au procès d'Alain Griset, lâché par l'exécutif

- - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Regard vers le sol, Alain Griset semble totalement abattu à l'écoute des très lourdes réquisitions du procureur. Mardi après-midi, le parquet a requis contre le ministre en charge des PME, 10 à 12 mois de prison avec sursis, 30.000 euros d'amende, 3 ans d'inéligibilité et l'interdiction d'exercer la fonction de ministre.
Des réquisitions comparables à "la peine de mort" pour la fonction d'un ministre, selon Patrick Maisonneuve, l'avocat de la défense qui a dénoncé les comparaisons entendues au procès avec les affaires Jérôme Cahuzac ou Patrick Balkany.
Décision finale en décembre
En charge des petites et moyennes entreprises, Alain Griset est entré au gouvernement en juillet 2020 et est le premier ministre, en exercice, à comparaître devant un tribunal correctionnel. Il est accusé d'avoir omis de déclarer une partie de son patrimoine, auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique: au total, une somme de 171.000 euros, figurant sur un plan d'épargne en actions.
Le réquisitoire de mardi soir repose la question plus politique de son maintien au gouvernement. Si l'Elysée se refuse à tout commentaire, les langues se délient en Macronie: "Il faut qu'il s'en aille, en plus il n'a aucun poids politique" s'agace en aparté un député. "Il va se reposer" répond, laconiquement, son entourage. La décision a été mise en délibéré au 8 décembre prochain.
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