"Il y a des agressions partout": à Saint-Denis, les habitants s'inquiètent de la violence en hausse

Les attroupements interdits jusqu'à lundi midi à Saint-Denis. C’est la décision du maire en réponse au "drame absolu": la mort d'un adolescent de 14 ans mercredi soir, poignardé à mort sur le quai de la station de métro Basilique de Saint-Denis.
La municipalité espère stopper "le cycle d'escalade de la violence". Plusieurs rixes ont eu lieu ces derniers jours dans la ville, sans qu'un lien ne soit formellement établi avec cet homicide pour le moment. Des forces de l'ordre ont été déployées "autour des établissements scolaires et des lieux fréquentés par les jeunes".
À Saint-Denis, parents et habitants déplorent une violence qui grandit entre les jeunes. L'adolescent a été poignardé à mort à la station de métro, juste en face du lieu de travail de Zaki. Il est père d'un collégien du même âge que la victime.
“Ce n’est plus comme avant, il y a des agressions partout. Aujourd’hui, c’est un petit garçon, mais demain ça peut être mon fils. Il me dit de temps en temps ‘papa, il y a des gens qui m’agressent'. Là, on sent qu’il y a la police à côté, c’est un bon signe pour nous. On est plus en sécurité, c’est sûr”, indique-t-il.
"En France, personne n’a peur de la police"
Sur la route pavée juste en face de lui, des voitures de police patrouillent. Depuis jeudi soir, les forces de l'ordre sont bien visibles.
“C’est mieux que rien, mais je ne sais pas si ça va servir à quelque chose parce que quand quelqu’un pète un plomb, il pète un plomb, il n’a pas peur de la police. Ici, en France, personne n’a peur de la police”, indique Abdel. “Les jeunes ne sont pas bêtes, ils ne vont pas revenir sachant qu’il y a des policiers ici. Les rixes, aujourd'hui, sont plus violentes”, affirme de son côté Sandra.
Et peu le reconnaissent au micro comme elle, mais oui, selon plusieurs habitants, les jeunes sont plus violents.
“On a le sentiment que les passages à l’acte sont beaucoup plus rapides. Là, maintenant, c’est tout de suite arme blanche. Ce n’est plus un couteau pour faire peur ou pour menacer, c’est un couteau pour porter un coup fatal”, analyse Nadine, élue à la fédération de parents d'élèves FCPE de Seine-Saint-Denis.
Tous redoutent de nouvelles rixes. Pour les prochains jours, le maire de Saint-Denis a prié les parents de garder les adolescents chez eux, en dehors du temps scolaire.