Île-de-France: un réseau utilisant des tablettes tactiles pour voler des voitures démantelé

C’est une méthode bien rodée qu’utilisaient ces sept suspects qui ont volé ou tenté de voler 27 véhicules, principalement des SUV, dans les départements franciliens des Yvelines et du Val-de-Marne. "Parfaitement organisée", cette équipe utilisait un mode opératoire "insolite", selon la communication de la gendarmerie à la presse.
En plein jour, ils repéraient le véhicule qu’ils souhaitaient dérober, garé en pleine rue. La nuit tombée, ils s’approchent discrètement de la maison des propriétaires de la voiture. Leur postulat de départ est assez simple: les clefs sont le plus souvent rangées dans l’entrée de la maison, assez proches de la porte.
"La technique du relai"
Avec une tablette tactique équipé d’un dispositif spécifique, ils vont pouvoir, grâce à cette proximité de la porte, capter à travers les murs, "les données émises par la clé ou la carte" du véhicule qui se trouve à l'intérieur de la maison. Pour pouvoir démarrer le véhicule, ils vont alors amplifier ces données grâce à la tablette.
Une autre personne équipée d'un dispositif similaire se trouve à côté de la voiture et va amplifier les données renvoyées par le véhicule. Au moment où les deux signaux se rencontrent, et grâce à un logiciel, les voleurs ouvrent et peuvent démarrer la voiture sans avoir commis aucune dégradation et sans que les clés n'aient bougé de là où elles étaient rangées. Cette technique s'appelle la "technique du relai". Bien connue des enquêteurs, elle nécessite pourtant d'habitude des boitiers bien plus gros qu'une simple tablette tactile.
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1,5 million d'euros de préjudice
L'équipage arrêté a ainsi commis 25 vols de SUV de marques Peugeot, Citroën, Toyota ou Lexus, et deux tentatives de vols. Le préjudice total est estimé à 1,5 million d'euros par la gendarmerie.
L'enquête, menée par les gendarmes de la section de recherche de Versailles a permis d'identifier les sept mis-en-cause et après cinq mois de travail, ils ont tous été interpellés et déférés devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour une comparution immédiate. Le jugement a été renvoyé au 23 mai prochain.
Ce réseau est composé de deux mineurs de 17 ans et de cinq personnes majeures âgées de 18 à 21 ans. Cinq d'entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire et les deux derniers ont été écroués à la prison de Fresnes avant leur jugement. Ils encourent jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende.