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"Ils ont protégé un violeur": agressée sexuellement par son entraîneur de moto-cross, Marie veut briser l'omerta dans toutes les fédérations

Agressée sexuellement pendant deux ans par son entraîneur de motocross, une ancienne pilote saisi le le tribunal administratif pour dénoncer le "silence coupable" de la fédération française de motocyclisme.

Après la Fédération française des sports de glace, c'est la Fédération française de motocyclisme qui est dans le viseur de victimes d'agressions sexuelles. Marie, une ancienne pilote de motocross, agressée entre 2009 et 2011 par son entraîneur, alors qu'elle était adolescente veut briser l'omerta: "Étant donné que les stages étaient assez éprouvant physiquement, il me proposait des massages. Au départ c’était sur les cuisses, les mollets et puis ça a dérivé sur la poitrine, les fesses", raconte-t-elle au micro de RMC.

Marie garde le silence jusqu'à ce qu'une autre jeune pilote victime de viols la contacte pour l'inciter à porter plainte. Avant d'engager la procédure cette jeune femme alerte pourtant la Fédération en vain:

"Elle a été voir la Fédération française de motocyclisme pour éviter qu’il y ait d’autres victimes. Le directeur technique national est au courant et transmet au président de la Fédération. Ils sont au courant en janvier 2011, et moi je subis des agressions jusqu’en mars de la même année. Je vous laisse imaginer le nombre d’agressions sexuelles que j’aurai pu éviter".

"Silence coupable"

En 2018, l'entraîneur est condamné à 8 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. Devant les juges les dirigeants de la fédération confirment qu'ils étaient au courant mais qu'ils n'ont rien fait.

C'est ce silence que dénonce Marie aujourd'hui: "Pour moi ils ont protégé un violeur. Quand on voit tous les témoignages et l’affaire Abitbol, il est temps de montrer que dans d’autres fédérations c’est la même chose. Il y a des gens qui gardent le silence et leur silence peut avoir des répercussions énormes sur des gamins".

Marie a saisi mercredi le tribunal administratif pour dénoncer le "silence coupable" de la Fédération française de motocyclisme. La fédération se défend et explique qu'elle a à l'époque respecté la présomption d'innocence de cet entraîneur.

Jean-Baptiste Bourgeon (avec Guillaume Dussourt)