"Inacceptable": colère des policiers après la réquisition de procès pour "meurtre" pour l'affaire Nahel

Le syndicat de police Alliance appelle à des rassemblements à 12h30 devant les commissariats pour protester après le réquisitoire du parquet de Nanterre concernant la mort du jeune Nahel. Le procureur a requis mardi un renvoi aux assises pour "meurtre" concernant le policier qui avait tiré sur l'adolescent de 17 ans. Sa mort en juin 2023 avait été suivie de plusieurs nuits d'émeutes à travers la France.
"Une décision inacceptable" pour le syndicat de police Alliance qui invite donc les policiers du pays à se réunir ce midi pour "exprimer leur colère".
Dans son réquisitoire, le parquet de Nanterre estime que le tir mortel du policier n’était pas justifié. Il requiert donc un procès pour “meurtre”. Ce qui fait bondir le syndicat Alliance et l’une de ses porte-parole, Anne-Lise Lapsolu.
“C’est une réquisition qui est inacceptable. Un policier ne se lève pas le matin avec l’intention de tuer. On ne peut pas laisser entendre que nos collègues puissent être renvoyés devant une cour d’assises à chaque fois qu’ils font usage de leurs armes. Ce n’est pas possible”, appuie-t-elle.
L'avocat de la famille de Nahel juge le réquisitoire "logique"
Alliance appelle ses adhérents à se rassembler à la mi-journée devant les commissariats en signe de protestation. Mais pour Franck Berton, l’avocat de la famille de Nahel, ce réquisitoire est totalement logique.
“Il y avait d’autres choix que le choix à bout portant de tuer ce gamin au volant de cette voiture. C’est une décision qui, pour une fois, est conforme à ce que les victimes dans les affaires de ce genre réclament, à savoir que les auteurs de violences qui conduisent parfois à la mort soient jugés et ne passent pas à travers”, assure-t-il.
L'avocat du policier "pas particulièrement surpris" d'une décision "risible et lunaire"
Du côté de l’avocat du policier Florian M, auteur du tir, ces réquisitions ne le surprennent pas, affirme-t-il ce mercredi matin sur RMC.
“On n’est pas particulièrement surpris parce qu’on s’attendait à ce que le parquet de Nanterre ne se déjuge pas dès le départ de cette affaire. Il avait pris la position de dire que le tir n’était pas conforme au cadre légal alors même qu’on n’avait pas commencé l'instruction. Donc je ne m’attendais pas à ce que le procureur fasse machine arrière. En revanche, je suis surpris de la teneur des réquisitions, les arguments mis en avant qui sont risibles et lunaires”, appuie Laurent-Franck Liénard sur RMC.
C’est maintenant aux juges d’instruction de renvoyer ou non le policier devant les assises.