Insécurité dans les bases de loisirs d'Ile-de-France: "Nos agents ne sont armés que de talkie-walkie"

Vue de la base de loisirs de Jablines, dans le Val-de-Marne. - AFP
Alors que les 12 bases de loisirs d'Ile-de-France font face à une hausse de l'insécurité, le vice-président de la région Ile-de-France en charge des loisirs et des sports, Patrick Karam, appelle l'Etat à déployer plus de moyens pour assurer la sécurité. Les bases de loisirs franciliennes ont constaté une hausse de la violence, avec en point d'orgue l'agression, fin mai, des agents de sécurité de la base de Vaires-Torcy, en Seine-et-Marne, par une vingtaine de jeunes munis de barres de fer et de matraques.
RMC s'est rendue sur l'une des plus grandes bases de loisirs d'Ile-de-France, à Jablines, en Seine-et-Marne, qui peut accueillir jusqu'à 12.000 personnes par jour en été. Catherine, une habituée de la base nautique a déjà bien repéré quelques incidents, mais assure qu'il ne s'agit de rien de bien méchant. "Ce sont parfois des groupes de jeunes qui mettent la musique trop fort ou qui peuvent ne pas respecter la propreté des lieux. Ce n'est pas très agréable". "C'est tranquille ici, c'est familial", assure Mohammed, venu se détendre avec son ami. Pour lui, il n'y a rien à signaler.
"Une présence policière armée est indispensable"
A Jablines, des vigiles appuyés par des caméras de vidéosurveillance assurent la sécurité. Ici, s'il peut y avoir des incivilités, il n'y a pas de violences, disent les visiteurs. Mais ce ne sont pas les incivilités que craint Cyril Merchandour, le directeur de la base de plein air. Il réclame à l'Etat une présence policière armée pour prévenir toute action terroriste. "Les agents de sécurité des bases de loisirs ne sont armés que de talkie-walkie. Donc face à des menaces terroristes, il faut être mieux équipés. On ne sait jamais. Une présence policière armée est indispensable aujourd'hui".
C'est ce que réclame également Patrick Karam. "Nous demandons que l'Etat octroie à nos bases de loisirs un statut similaire à celui des stations balnéaires. Ce statut permettrait d'avoir des effectifs dédiés de gendarmerie et de police afin d'organiser des rondes au sein de nos bases. Nous voulons qu'il puisse y avoir des brigades fluviales, des brigades équestres et éventuellement des brigades en VTT." Le vice-président de la région Ile-de-France en charge des loisirs et des sports estime que les 1,4 millions d'euros annuels dépensés par la Région pour sécuriser les bases de loisirs sont insuffisants. En attendant ces éventuels renforts, des drones devraient bientôt être utilisés pour surveiller la base de Jablines.