Insécurité: et si les caméras de vidéosurveillance ne servaient à rien?

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Et si les caméras de vidéosurveillance étaient finalement inefficaces pour lutter contre l'insécurité? Si elles sont souvent désignées par les politiques comme la solution miracle pour résoudre les problèmes de sécurité publique, les effets des caméras de vidéosurveillance seraient en réalité quasiment nuls en matière de prévention de la délinquance et d'aide à la résolution des infractions.
C'est ce qu'il ressort après une étude du centre de recherche de l'Ecole des officiers de la gendarmerie nationale, sur près de 2.000 enquêtes de gendarmerie entre 2017 et 2020. Au total, seules 22 affaires ont été élucidées grâce à des indices ou des preuves provenant de la vidéosurveillance. En clair: dans 1% des enquêtes seulement, la vidéo à pu permettre une résolution.
"Proposer des caméras, c'est une solution assez simpliste"
Parmi les explications avancées, il y a celle de la collaboration difficile entre les multiples services de vidéosurveillance et les enquêteurs, sans parler des objectifs de caméras sales ou détériorés et des images parfois très pixelisées.
En bref, pour l'auteur de l'étude Guillaume Gormand, il faut remettre la vidéosurveillance à sa juste place: "Il faut affranchir la vidéosurveillance de tous les fantasmes qu'elle peut nourrir. Proposer des caméras, c'est une solution assez simpliste. On s'aperçoit en fait que la vidéosurveillance, ce n'est pas une réponse en tant que telle à des problématiques d'insécurité. C'est un outil comme un véhicule ou une radio. Elle doit être utilisée de manière pertinente pour avoir des résultats relativement satisfaisants".
En plus de ne pas être la solution ultime à la résolution des enquêtes, dans une étude précédente, l'auteur démontrait que les caméras de vidéosurveillance ne dissuadaient pas les délinquants de passer à l'acte...
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